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OSS 117 : Le Caire, nid d'espions est une comédie française réalisée par Michel Hazanavicius, d'après les romans OSS 117 de Jean Bruce.

Distribution[]

  • Jean Dujardin – Hubert Bonisseur de la Bath/OSS 117
  • Bérénice Bejo – Larmina El Akmar Betouche
  • Aure Atika – Al Tarouk
  • Richard Samnel – Gerhard Moeller
  • Philippe Lefebvre – Jack Jefferson

Script[]

  • Prenez la serviette, Rubecht. Et rejoignez-moi.
  • Jawohl, Herr Colonel.
  • 'Heil Hitler
  • Ja, ja, Heil. Dépêchez-vous, dépêchez-vous. Je veux décoller maintenant. Dépêchez-vous, Rubecht ! Imbécile.

  • Vous dormez, Rubecht ? Vous dormez. Tu n'es pas Rubecht. Tu n'es même pas allemand. Donne-moi la serviette ! Je vais tirer une balle dans chacun de tes membres si tu ne me donnes pas cette serviette.
  • Jamais.
  • T'es ridicule. J'ai une arme, et toi non. Imbécile.
  • C'est peut-être ça que vous cherchez ?
  • Qu'est-ce que vous voulez ?
  • Ce qu'il y a dans la serviette. Les plans du V2.
  • Pas question ! Vous allez piloter ce fichu avion et m'amener en Amérique du Sud.
  • Oh, sinon ?
  • Je saute et vous n'aurez jamais les plans !
  • Lesquels ? Ceux-là ?
  • Nein… Des journaux ? Des journaux ?! Qui êtes-vous ?
  • OSS 117. Pour vous servir.
  • J'aurais dû m'en douter ! Scheiße !
  • Auf wiedersehen, Herr Colonel ! Et merci d'avoir choisi OSS 117 Airways. Ça va Jack ?
  • Ça va, Hubert.
  • Alors, allons redresser cet avion.
  • J'arrive.

  • Il y a tout de même quelque chose qui me turlupine, Jack. Pourquoi ne pas avoir donné la serviette alors que tu avais déjà les plans ?
  • Parce que jamais je céderai devant la barbarie.
  • Ah oui, exactement comme moi !

  • Chien !
  • Commençons tranquillement, voulez-vous ? Avant de corser les choses.

  • Traître ! Je t'ai percé à jour.
  • Tiens donc…
  • Tu travailles pour les services secrets français. Tu es OSS 117. Tu as un numéro comme ces vaches que l'on conduit à l'abattoir.
  • À votre service. Moi aussi, je sais qui vous êtes. Vous n'êtes pas Djamila Narubi, journaliste libanaise en poste à Rome, mais la princesse Al Tarouk, la nièce du souverain d'Égypte Farouk.
  • Je suis bien la nièce de Farouk, mais il n'est plus roi d'Égypte. Il a été exilé il y a trois ans par cet infâme Nasser. Qu'il meure dans d'atroces souffrances, ce chien !
  • Vous êtes bien grossière pour une femme dont le tonton est pharaon.
  • Mon oncle est roi. Les pharaons régnaient il y a quatre mille ans.
  • Je le sais, ça. Quoi qu'il en soit, princesse, vous avez quelque chose, là, dont j'ai un grand besoin.
  • Porc ! Tu paieras pour tes traîtrises.
  • On verra cela.
  • Avant de partir, sale espion, fais-moi l'amour.
  • Ah je ne crois pas, non.
  • Pourquoi ?
  • Pas envie. Hmm… Je n'ai pas aimé le truc sur les vaches.
  • D'accord, je le retire.
  • Merci.
  • Non, attachée.
  • Bâillonnée ?
  • Oui. Viens, crotale.
  • Oui, mais dépêchons-nous, je n'ai que quelques heures.

  • Comment est votre blanquette ?
  • La blanquette est bonne.
  • Comment est votre blanquette ?
  • La blanquette est bonne. Ravi de vous voir, Hubert.
  • Voici ce que vous vouliez.
  • Voyons cela. Ah, grand Dieu…
  • Qu'est-ce donc ?
  • Une très mauvaise nouvelle.
  • Jack… Jack… Jack… Jack…
  • OSS 283 était notre agent en Égypte. Nous étions sans nouvelle de lui depuis un mois. Je comprends maintenant pourquoi.
  • Que se passe-t-il là-bas ?
  • Le bordel. Les Soviets et les Américains n'ont qu'une envie : en découdre. Les Anglais sont aussi sur les dents. Ils veulent à tout prix conserver la mainmise sur le canal de Suez et pour tout arranger, un cargo russe a disparu corps et biens il y a un mois, le Kapov. Ah, j'oubliais les Aigles de Khéops.
  • Les ?
  • Aigles de Khéops. Des extrémistes religieux qui veulent prendre le pays.
  • Joli cocktail.
  • Hubert, la situation en Égypte inquiète en plus haut lieu.
  • Le président Coty ?
  • Oui. Le président Coty.
  • Alors, ils mangeront ?
  • Comment est votre blanquette ?
  • La blanquette est bonne.
  • Hubert ?
  • Deux blanquettes et un pot de brouillis. On me dit le plus grand bien de vos harengs pommes à l'huile.
  • Je vous en sers un ramequin, vous vous ferez une idée.
  • Nous avons besoin de vous sur place. D'un expert, un spécialiste du monde arabo-musulman.
  • Arabo ?
  • Musulman. Cherchez ce qu'avait découvert Jefferson et trouvez-moi qui l'a tué.
  • Comptez sur moi.
  • Profitez-en pour me calmer tout ce petit monde, hein ? Américains, Soviétiques, Anglais… Confortez les positions de la France et instaurez la paix en Égypte.
  • Bien sûr.
  • Enfin, sécurisez le Proche-Orient.
  • Pas de problèmes.
  • Votre contact vous attendra à l'aéroport du Caire, devant la mappemonde.
  • Procédure habituelle ?
  • Procédure habituelle. Vous êtes Lucien Bramard, industriel, l'associé de Jack Jefferson. Bienvenue au Caire, OSS 117, royaume des pharaons, des tombeaux mystérieux, mais aussi véritable nid d'espions.

  • Histoire vraie. Ah oui…
  • Ça y est, il vient d'arriver.

  • Comment est votre blanquette ?
  • Pardon ?
  • Les plats à base de viande sont-ils de bonne qualité ?
  • Oui…
  • Bons ?
  • Faut aimer, mais… Oui.
  • Avec du veau ?
  • Non, à base d'agneau, plutôt. Je crois. Il y a du poulet, aussi.
  • Il n'y a rien à base de veau avec… des champignons, des pommes de terre ?
  • Je… Je sais pas. Au revoir, monsieur.
  • Bonne journée, monsieur.
  • Comment est votre blanquette ?
  • Elle est bonne.
  • On me dit le plus grand bien des harengs pommes à l'huile.
  • Le patron vous en apportera un ramequin. Vous vous ferez une idée.
  • Je suis Larmina El Akmar Betouche, la secrétaire de monsieur Jefferson.
  • Quel nom compliqué. Hubert Bonisseur de la Bath. Mais ici, je suis Lucien Bramard. Enchanté.
  • Enchantée, Lucien. Venez, ne tardons pas. Cet aéroport est un véritable nid d'espions.

  • Cigarette ?
  • Non merci, je ne fume pas. Je n'arrive pas à aimer cela.
  • Quel dommage. Pourtant, fumer détend. Surtout dans votre travail.
  • Je sais, j'enrage. Ne pas fumer me tue. Je vais réessayer, je vous le promets. Jolie voiture. Dommage qu'elle soit aussi sale.
  • Il y a beaucoup de poussière dans notre pays.
  • C'est le moins qu'on puisse dire. Que je te trimballe des poules, que je te trimballe des pastèques… Ceci dit, c'est sympathique au fond.
  • Sympathique ? Sympathique ? L'Égypte a régné sur le monde pendant plus de deux mille ans. Nous avons inventé l'astronomie, les mathématiques. Nos architectes ont construit des sanctuaires dont vos archéologues s'échinent encore à découvrir l'entrée, monsieur Bonisseur de la Bath.
  • Br… Bramard. Lucien Bramard. Votre français est irréprochable, Larmina.
  • L'Égypte a longtemps été francophone, monsieur Bramard. Mais le Raïs, depuis son ascension au pouvoir…
  • Le ?
  • Le Raïs, le chef. Le président de l'Égypte, Nasser. Eh bien Nasser a lancé une grande politique d'arabisation du pays.
  • Le problème avec l'arabe, c'est que ce n'est pas facilement lisible. Même au niveau du son, on sent vos… Oui non mais enfin c'est joli. C'est joli, quand même.
  • L'arabe est parlé par des millions de personnes et son écriture est un art.
  • [Rire] Des millions ? Des millions ? Vous êtes charmante. Vous voyez ce que ça fait, déjà, un million, Larmina ?
  • Assez bien oui, merci. Il va falloir être prudent, monsieur Bramard. Les Égyptiens ne supportent plus l'occupation anglaise, et en général, les étrangers sont assez mal vus, en ce moment.
  • Vu les merveilleuses richesses de ce pays, on comprend que les étrangers aient envie de l'occuper… Et de s'y éterniser.

  • C'est somptueux. J'aime les panoramas. Celui-ci est magnifique. C'est là qu'on voit la grandeur de votre civilisation. Construire pareil ouvrage il y a quatre mille ans, il fallait être visionnaire.
  • Le canal a été construit il y a seulement quatre-vingts six ans.
  • Ah bon ? En tout cas, quel… Quelle fierté pour votre pays.
  • Le canal a un statut international. La compagnie qui le gère est à majorité anglaise. Rien de tout cela n'est égyptien, à part les cadavres des ouvriers qui se sont échinés à le creuser.
  • Que se passe-t-il ?
  • Mon père est mort ici.
  • Il a participé à la construction du canal ?
  • Non. Il jouait au jokari avec un ami. L'élastique s'est distendu. La balle est partie. Il l'a suivie, emporté par les flots. C'était un saint homme.
  • L'Égypte est décidément bien meurtrie. Dites-moi, Larmina, où en était Jack dans son enquête ?
  • Monsieur Jefferson avait découvert qu'un stock d'armes avait été dérobé. Il avait rendez-vous avec un informateur à Ismaïlah il y a un mois. Je ne l'ai jamais revu depuis.
  • Curieux.
  • N'est-ce pas ?
  • Oui, curieux. Vous voyez l'automobile derrière moi ?
  • Oui.
  • Ça fait un petit moment que je l'observe.
  • Et bien ?
  • Et bien elle est absolument impeccable. C'est quand même bien mieux une voiture propre, non ? À l'occasion, je vous mettrai un petit coup de poliche.

  • Nous y sommes. Voici la SCEP.
  • La ?
  • La SCEP, votre couverture. Ah, venez, Lucien, je vous présente Slimane. Contremaître, gardien, technicien… Slimane est le pilier de la société.
  • Soyez le bienvenu, sidi.
  • Merci à toi, Slimane. Slimane, tu te sentais orphelin depuis le départ de monsieur Jefferson. Sois rassuré, je suis là, maintenant. Je suis Lucien Bramard, ton nouveau directeur. Mais je suis avant tout ton ami.
  • Merci, sidi.
  • Pour sceller notre amitié, je… Je veux te donner quelque chose. Regarde. C'est notre raïs à nous. C'est monsieur René Coty, un grand homme. Il marquera l'histoire. Il aime les cochinchinois, les malgaches, les marocains, les sénégalais. C'est donc ton ami. Ce sera ton porte-bonheur.
  • Merci sidi.
  • Jack… Jack… Jack…
  • Qu'est-ce que vous faites, Lucien ?

  • Bienvenue à la SCEP, sidi.
  • Mais qu'est-ce que c'est ?
  • La SCEP, la Société Carotte d'Élevage de Poulets. Monsieur Jefferson était éleveur de poulets, donc vous aussi, maintenant.
  • Ah. Très bien.
  • 450 000, 110 coqs, 150 poulets. C'est ça la SCEP, sidi.
  • Er quelle est cette curieuse odeur ?
  • C'est le poulet, sidi.
  • Et ce bruit ?
  • C'est aussi le poulet, sidi.
  • Ils font ça quand on allume et ils s'arrêtent quand on éteint.
  • Ah. C'est amusant. Ah oui en effet.
  • Venez, Lucien, le bureau de monsieur Jefferson est au fond.
  • Ah oui, c'est… C'est cocasse.

  • Qui êtes-vous, qu'est-ce que vous faites ici et à qui ai-je l'honneur ?
  • Du calme, du calme.
  • Lucien, je vous présente Gerhard Moeller. Il dirige la SEB, la Société Égyptienne d'Élevage de Bœufs.
  • Enchanté, mais tout cela ne répond pas à ma deuxième question.
  • Laquelle ?
  • Qu'est-ce que… Qu'est-ce que vous faites ici ?
  • Je suis venu prendre des nouvelles de mon ami Jefferson, simplement. Il y a un moment que je ne l'ai pas vu.
  • Jack est en Jordanie. C'est un marché très prometteur en termes de poulets.
  • Me voilà rassuré. Merci. Dites-moi, je n'ai pas l'honneur de vous connaître. Pourtant, c'est petit ici. Tout le monde connaît tout le monde.
  • Lucien Bramard, je suis l'associé de Jack.
  • Très bien. Enchanté. Et, euh… Bienvenue au Caire.
  • Méfiez-vous de lui, Lucien. Jack ne l'aimait pas.
  • Ne vous inquiétez pas, Larmina. S'il y a quelque chose à découvrir… je le découvrirai.

  • Lucien, il y a une réception ce soir à l'ambassade de Grande-Bretagne.
  • Oh, à la bonne heure. Ce sera l'occasion de porter mon… smoking en alpaga.
  • Oui, si vous voulez. Ce sera surtout l'occasion de rencontrer le gratin cairote.
  • Et non pas le gratin de pommes de terre. Non parce que ça ressemble à "carotte". Cairote. C'est le légume… Parce que vous avez dit gratin. Donc, euh… Gratin de pommes de terre. Gratin de pommes de terre, c'est une… C'est une astuce.
  • Je passerai vous prendre à dix-neuf heures.
  • Oui, très bien. À tout à…

  • Bramard.
  • Oui, sidi ?
  • J'ai réservé au nom de Bramard.
  • Ah oui. Je vous en prie. Choukran, sidi Bramard. Bienvenue en Égypte. Je crois que ce monsieur vous attend, sidi.
  • C'est bon. Il est arrivé au Metropolitan.
  • Monsieur Bramard ?
  • Monsieur.
  • Comment est votre potée ?
  • Pardon ?
  • Comment est votre potée ?
  • Comment est quoi ? Comment est quoi ? Comment est quoi ?!

  • Merci, tenez.
  • Choukran.
  • Et c'est René Coty…
  • Bienvenue en Égypte, 117.
  • Ah, princesse. C'est toujours un enchantement de vous voir.
  • Merci Hubert.
  • Il y a pas de quoi.
  • Quelle est cette curieuse odeur ? On dirait comme une odeur de poulet ?
  • On va dire que c'est moi.
  • Rends-moi l'enveloppe, Hubert.
  • Et pourquoi ferais-je ce cadeau ?
  • Pour ça.
  • J'aime me battre. Maintenant, princesse, dites-moi pourquoi vous tenez tant à cette enveloppe.
  • Je ne te dirai rien, fennec.
  • Comme vous voudrez.
  • Je ne te dirai rien.
  • Eh bien comme ça nous sommes quittes, puisque de mon côté, je ne vous ferai pas l'amour. Oh bien sûr, je pourrais me servir de… cet outil. Ceci est un pistolet. Par le passé, il a su faire parler beaucoup de monde. Hommes comme femmes, d'ailleurs. Il se charge et se décharge comme ceci. Chargé. Déchargé. Chargé. Déchargé. Chargé… Déchargé. C'est une arme fiable, ferme et qui a un coefficient de pénétration…
  • Safi. Je ne sais pas d'où vient cette enveloppe ni ce qu'il y a dedans. Je sais juste qu'un inconnu m'a demandé de la transmettre à mon oncle, le roi Farouk.
  • Merci.

  • Mon petit chameau…
  • Faudrait vraiment arrêter avec les noms d'animaux. À force, c'est vexant.

  • La chambre vous convient-elle, sidi ?
  • Oui, très bien, merci. Cependant, je dois vous avouer que j'y ai trouvé un petit peu de désordre. Il y avait une souris sur le lit et un cafard dans le placard.
  • Je m'en occupe de suite, sidi.
  • Il part du Metropolitan.

  • Assalamu alaykum, monsieur.
  • Bonsoir Larmina. Vous étiez belle cette après-midi, vous êtes très belle ce soir. J'attends demain avec impatience.
  • 'Inch Allah, Lucien. Je vous conduis ?
  • Je n'ai jamais pu refuser quoi que ce soit d'une brune aux yeux marrons.
  • Et si j'étais blonde aux yeux bleus ?
  • Cela ne changerait rien, vous êtes mon type de femme, Larmina.
  • Tiens donc. Et si j'étais naine et myope ?
  • Et bien je ne vous laisserais pas conduire. Ça n'a pas de sens.

  • Entrez, Larmina. Je vous rejoins.
  • Ça y est, je… J'ai trouvé. Comment est votre daube ?
  • Tu n'en as pas eu assez tout à l'heure ?
  • Arrêtez…
  • C'est toi, arrêtez ! Pardonnez-moi. Venez, allons nous amuser.
  • Il vient d'arriver à l'ambassade.
  • Une Suze. Vous ne prenez rien ? Guignolet, Dubonnet, Cinzano, Brandy peut-être ?
  • Je ne bois pas d'alcool, merci.
  • Ha, quelle drôle d'idée.
  • C'est proscrit par la religion.
  • Quelle religion peut être assez stupide pour priver ses fidèles d'un plaisir ?
  • La religion musulmane. Soit celle de 90% des habitants de ce pays.
  • Ah j'ignorais. Au temps pour moi.
  • Vous êtes très… Très français, en fin de compte.
  • Merci.

  • Oh un mambo ! Venez.
  • Je ne connais pas cette danse.
  • Regardez mes pas et faites comme moi. Je suis en quelque sorte votre… miroir.
  • Hé bien, dites-moi, ce que j'y vois me ravit. Je suis très belle, ce soir. Cette robe épouse parfaitement mes formes somptueuses avec le soupçon de pudeur qui convient.
  • Taisez-vous et concentrez-vous. Lucien, nous manquons de discrétion.
  • Comment être discret avec une femme comme vous ?
  • Revenez, Lucien. Sans vous, je me sens…
  • Toute nue ? Je comprends.
  • Vous voyez les personnes là-bas ?
  • Jolie brochette.
  • C'est vers eux qu'il faudra aller chercher. Je vous les présenterai. Venez, Lucien. Plongez avec moi dans les eaux troubles du Nil.

  • Ah !
  • Messieurs, je vous présente le nouvel associé de monsieur Jefferson, Lucien Bramard. Lucien, Gerhart Moeller, que vous connaissez déjà.
  • En effet. Ravi de vous revoir, monsieur Bramard.
  • Plaisir partage, Herr Moeller.
  • Raymond Pelletier, qui dirige la SBEP, la Société Belgo-Égyptienne d'élevage de Poulets. Votre concurrent et ami.
  • Bonjour.
  • Enchanté.
  • Et enfin, Ieveni Setine. Il est éleveur de moutons.
  • Enchanté.
  • Monsieur Bramard, cigarette ?
  • Merci, j'essaie de commencer.
  • Mademoiselle ?
  • Merci.
  • Permettez ?
  • Mais je vous en prie. Ce serait pour moi une joie de vous faire découvrir les pyramides, monsieur Bramard.
  • Et pour moi un honneur d'avoir un tel guide. Un philosophe a dit un jour : "Le mystère des pyramides, c'est le mystère de la conscience dans laquelle on n'entre pas".
  • Les pharaons se faisaient enterrer avec leurs serviteurs.
  • Lorsque l'on meure, souvent, on voudrait que tout s'arrête avec soi.
  • Mais c'est le cycle même de la vie. Lorsque quelqu'un ou quelque chose meure, quelqu'un ou quelque chose naît ailleurs.
  • Nous tentons d'oublier que nous sommes des animaux, mais la nature nous le rappelle. Parfois cruellement.
  • Des scientifiques font des expériences sur des mouches drosophiles parce que la structure de leur cerveau est extrêmement proche de la nôtre.
  • Le cheval nous voit plus grand que nous sommes avec son œil déformant. Ce n'est que grâce à cela que nous l'avons domestiqué.
  • C'est notre œil, notre regard, qui nous dicte notre façon d'agir par rapport aux autres. Mais on peut être myope.
  • Ah…
  • L'aveugle ne voit pas, il ressent. Et paradoxalement, il voit.
  • Si le chat a la queue verticale, c'est qu'il est en confiance.
  • Et le cul-de-jatte a une jambe qui le démange encore.
  • Quand une femme change d'homme, elle change de coiffure.
  • Il faut laisser pleurer un nourrisson quand il va au lit. Sinon, on sacralise trop son coucher.
  • Hmm… On va boire un verre, ou… ? On va pas au bar ?
  • Mister Bramard ?
  • Oui ? Excusez-moi.

  • Nigel Gardenborough. Je dirige le consortium britannique d'élevage d'agneaux.
  • Lucien Bramard. Que signifie ce mot ?
  • Il signifie que je sais qui vous êtes. J'ai essayé plusieurs fois de vous contacter, mais… Vous êtes un peu soupe-au-lait.
  • Ah, pardonnez-moi. On n'est jamais trop prudent. Cette ville est un tel nid d'espions… Que voulez-vous ?
  • Je voulais vous prévenir d'un grand danger. Jefferson, Jack Jeffer…
  • Mais qu'est-ce qui vous prend, mon petit vieux ? Oh mon Dieu !
  • [Cri]

  • Choukran ? Hôtel Metropolitan, s'il vous plaît, choukran.
  • [Arabe]
  • Ah ouais… Choukran.

  • Larmina ? C'est moi.
  • C'est vous ?
  • Bah oui c'est moi.
  • J'étais morte d'inquiétude. J'ai préféré venir vous attendre ici.
  • Dormez, tout va bien.

  • [Appel à la prière]
  • Mais il va la fermer, sa gueule !
  • Tout ce tintamarre, ça commence vraiment à me faire suer. On va entendre parler du pays.
  • Excusez-moi ! Excusez-moi ! Excusez-moi, ho ! Vous me comprenez ou pas s'il vous plait ? C'est pas possible. Le micro, là, c'est vraiment pas possible. Donne-moi ce micro. Ne faites pas l'enfant ! Si ! Donne-moi ce micro !

  • Bonjour.
  • Oh, bonjour Larmina.
  • Bien dormi.
  • Oui, très bien, merci. J'ai fait un rêve merveilleux. J'ai rêvé qu'une femme sublime aux yeux marrons m'apportait mon petit-déjeuner au lit.
  • Vous dites ça à toutes les femmes ?
  • Non, seulement aux femmes sublimes aux yeux marrons qui m'apportent mon petit-déjeuner au lit.
  • Bismillah.
  • J'aime me beurrer la biscotte. Dites-moi, Larmina. Cette nuit, j'ai été réveillé par des cris horribles. Un homme hurlait à la mort de la tour, là-bas. Impossible de dormir. J'ai été obligé de le faire taire.
  • Le muezzin ? Vous avez fait taire le muezzin ?
  • Le ?
  • Muezzin. Le prêtre qui appelle les fidèles à la prière du matin.
  • Ah j'ignorais. C'était donc ça tout ce tintouin, les cris, le micro… D'accord. Hmm… On m'enlèvera pas l'idée que c'est une curieuse religion. À mon avis, vous allez vite vous en lasser. Je ne lui prédis pas un grand avenir. Dites-moi Larmina, mon petit. Ça vous embêterait de me déposer à la SCEP, histoire de fouiner un peu ?
  • Mais bien sûr, Lucien.
  • Choukran.

  • Bon… Et bien je vous dis à tout à l'heure, Lar…

  • Intercalaires…

  • Vous n'avez plus besoin de moi, sidi ?
  • Hein ?
  • Il est cinq heures, sidi.
  • Il est cinq heures ? Ça passe à une vitesse… Oui, non tu peux rentrer chez toi, brave Slimane.
  • Merci, sidi.
  • Bonsoir, dévoué Slimane. Slimane ?
  • Oui, sidi ?
  • Tu embrasses toute ta famille pour moi, d'accord ? Combien tu as d'enfants ? Huit ? Neuf ?
  • Deux, sidi.
  • Tu les embrasses quand même.
  • Merci sidi. Slama, sidi.
  • Slimane ? C'est toi, Slimane ? Slimane ? Oh mon Dieu…
  • Tout va bien Lucien ?
  • Très bien.

  • Je croyais que ça devait piquer.
  • Normalement, oui.
  • Vous permettez ? Ne perdons pas de temps avec ces bêtises.
  • Ça va, Lucien ?
  • Ça va. Ah, quel con, quel con…
  • Vous avez de la chance, ce ne sont que des éraflures. Ça aurait pu s'infecter.
  • Tout ça ne me plaît guère. Déjà que les comptes ne sont pas brillants. Nous avons perdu vingt-cinq poulets dans cette affaire.
  • Regardez ce que j'ai trouvé dans la poche de votre agresseur.
  • Grand Dieu ! Fondouk, ça vous dit quelque chose ?
  • C'est un café.
  • Rien d'autre ? Rien de spécial ?
  • Rien d'autre. C'est très typique, c'est tout.
  • Quel dommage. Ça aurait pu être un indice.
  • Ceci dit, ça vaut peut-être la peine d'aller y faire un tour. On ne sait jamais. Pour trouver un indice ou une piste.
  • vous avez raison. C'est exactement ce que je pense. Il serait bon que vous m'appreniez deux-trois rudiments d'arabe pour ce soir. Que je passe inaperçu.
  • Très bien, commençons par le début. Wahed, zouj, tlata, rabâ, khamssa.
  • . Wahed, zouj, tlata, rabâ, khamssa.
  • Très bien.
  • Ça veut dire quoi ?
  • Un, deux, trois, quatre, cinq.
  • Hmm… Ça me sert à rien. Sauf si je dois compter jusqu'à cinq. Et là en revanche, ça pourrait me servir. Il ne faut pas que je dépasse cinq, car je ne connais pas six. Je suis battu… Je crois qu'il faut tenter le coup. Le jeu en vaut la chandelle, Larmina. Oui, le jeu en vaut la chandelle.

  • Salam.
  • Salam.

  • [Arabe: Mes frères, mes frères ! Au nom de Dieu, le clément, le miséricordieux ! Les étrangers volent nos richesses. Ils bafouent notre Dieu ! Et aujourd'hui ils renient notre Islam ! Ce matin… Ce matin, ils ont empêché le muezzin de remplir son devoir ! C'est un signe du ciel pour prendre les armes ! Dieu est grand !]
  • Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • 'Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • [Arabe: Oui mes frères, nous utiliserons les armes !. Allahu Akbar !]
  • Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • [Arabe: Mes frères ! En agressant le muezzin ce matin, ils ont suscité la colère des aigles de Khéops ! Allahu Akbar !]
  • Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • Allahu Akbar !
  • All…
  • [Arabe: Le mécréant est ici…]
  • [Arabe: Mes frères ! Le mécréant athée qui a essayé d'empêcher le muezzin de faire son devoir se trouve parmi nous ! Le voici !]
  • Allahu Akbar !

  • Ma tête… Mes poignets…
  • Que fais-tu ici, chien d'étranger ?
  • Je fuis les lieux touristiques. Votre café m'a paru authentique et la carte alléchante.
  • Quelques coups de fouet vont te faire perdre de ta superbe, infidèle !
  • Détache-moi et je te garantis que je vais te faire tâter de ma superbe, fidèle.
  • [Coup]
  • Wahed.
  • [Coup]
  • Zouj.
  • [Coup]
  • Tlata.
  • [Coup]
  • Rabâ.
  • [Coup]
  • Khamssa.
  • [Coup]
  • Six.
  • [Coup]
  • Larmina ?
  • Te voilà fait comme un rat, OSS 117.
  • Comment avez-vous pu me trahir ainsi ? Je n'aurais jamais dû vous faire confiance. On ne devrait jamais faire confiance à une femme, d'ailleurs. Moi qui pensais même vous… laisser faire l'amour avec moi. Nous voilà bien lotis.
  • Faire l'amour avec toi ? Toi qui as voulu faire taire un muezzin parce qu'il t'empêchait de dormir ? Je préférerais forniquer avec un porc un vendredi de ramadan ! Tu ne cesses de juger mon pays et ma religion avec suffisance et prétention.
  • Je n'arrive pas à y croire. Vous, vos cigarettes, votre mambo, vos nichons dans cette bande de fanatiques ! C'est…
  • Je te l'ai dit mais tu n'as pas écouté. Mon père était un saint-homme. Sans ce terrible accident de Jokari, il serait là pour mener la révolution.
  • Mais vous n'êtes pas comme ces hommes.
  • Je suis comme eux ! Je me bats pour qu'on me respecte !
  • Dommage qu'eux ne soient pas comme vous. Si tous les hommes avaient des formes aussi prodigieuses que les vôtres, je virerais sûrement ma cutille.
  • Ne t'avises plus jamais de parler de mon corps.
  • Si tous les hommes avaient ces seins rebondis, ce sillon mammaire impeccablement dessiné, ces tétons qui pointent à la moindre émotion, à la moindre brise, ces tétons que l'on a envie de mordiller, ces mamelons roses de vie, gorgés d'envie…
  • Vous êtes ridicule, Lucien.
  • Oui, mais je suis libre.

  • Bien, j'y vais. Vous faites quoi, vous ? Je plaisante. À bientôt, Larmina. Inch Allah. Ah, quel cabotin… Ah, c'est vrai. J'allais oublier.
  • Alors, infidèle ? On s'en va sans dire au revoir ?
  • Mais pas du tout. Je suis prêt à vous dire au revoir un par un.
  • Essaie un peu pour voir.
  • Très bien, je commence par qui ?
  • Essaie un peu pour voir.
  • Je commence par qui ?
  • Alors, infidèle, on s'en va sans dire au revoir ?
  • Messieurs, il n'est de bonne société qui ne se quitte.

  • Wahed, zouj, tlata, rabâ, khamssa.

  • Bonsoir. Euh… Pas de messages ? Messages ? Bien, je… Je monte dans ma chambre.
  • Il vient de rentrer à l'hôtel.
  • [Arabe].
  • [Arabe].
  • Il est monté dans sa chambre.
  • [Arabe]
  • [Arabe]
  • [Arabe]

  • Plantieux, que c'est bon de te voir !
  • Ça fait combien de temps ?
  • Trop longtemps.
  • Et comme je dis toujours, quand c'est long, c'est trop long. Toujours glace ?
  • Toujours glace. C'est drôle.
  • À notre empire colonial !
  • À notre empire colonial !
  • L'agitation ici, en Algérie, au Maroc, en Tunisie, la défaite de Dien Bien Phu… Mais crois-moi, Hubert, la France va vite reprendre le dessus et gardera ses colonies.
  • Inch Allah, Plantieux.
  • T'en es où ?
  • J'en suis nulle part. J'ai fouillé la SCEP, je n'ai rien trouvé. Si ce n'est des documents sur l'élevage de poulets.
  • Mais quel est ton sentiment ?
  • J'ai refait les comptes, c'est pas brillant-brillant. Mais il y a du potentiel. Rends-toi compte, Plantieux. Il y a deux ans, notre concurrent, la SBEP, avait 85% du marché local. Depuis, nous sommes passés devant.
  • [Ils rient]
  • En fait, euh… Je voudrais avoir son sentiment sur la mort de Jefferson.
  • Ah, Jack… Ah oui, bien sûr. Non, je… Je ne sais toujours pas qui a fait ça. Et crois-moi que si je le savais…
  • Merci. Qu'est-ce que c'est ? C'est l'écriture de Jack. Kapov, c'est le nom d'un navire russe qui a disparu il y a un mois, alors s'il a écrit ça, c'est que c'est important. Voilà un indice.
  • Décidément, je suis abonné aux pochettes d'allumettes. Celle-ci, je l'ai trouvé sur mon jeteur de poule. Elle m'a amenée directement chez les… Chez les… Les Aigles de…
  • De Khéops ?
  • Oui !
  • Encore un indice. Beau boulot. Chapeau, Hubert.
  • Oui, je me suis retrouvé au milieu d'une foule qui appelait à la révolution. Maintenant qu'ils vont avoir des armes…
  • Les Aigles de Khéops vont avoir des armes ?
  • Oui.
  • C'est extrêmement inquiétant. Tu vas tout de suite prévenir le gouvernement égyptien, moi je m'occupe de Paris. Très bon boulot. Intuition, discrétion, déduction, tu pur OSS 117.
  • C'est… Il faut juste réfléchir et ne pas s'éparpiller.
  • Essaie aussi de faire parler ce russe, Setine. Tu le trouveras au hammam Suleyman Pacha, il y est tout le temps fourré.
  • Hmm, d'accord.
  • Passez-moi Paris, code rouge.
  • Je vais y aller.
  • Qu'est-ce que… Qu'est-ce que tu m'as dit… de faire avant le hammam ?
  • Le gouvernement.
  • Le gouvernement. D'Égypte. Ce… ça… Hé ben j'y vais. Au revoir, Plantieux. Code rouge.

  • Vous avez bien fait de me prévenir, monsieur Bonisseur de la Bath, et je vous en remercie. Nous allons agir sur-le-champ.
  • Cela m'a paru tout naturel.
  • Ces Aigles de Khéops sont prêts à nous faire replonger en plein Moyen-Âge. L'accident regrettable et impardonnable d'hier matin avec le muezzin a dû mettre le feu aux poudres.
  • Ah oui ? C'est joli, ces fontaines, là. J'aime le bruit blanc de l'eau.

  • La première bouffée est pour vous, sidi Bonisseur de la Bath. Le kif apaise, détend, et permet d'avoir des conversations agréables et constructives. C'est une vieille tradition orientale.
  • Et bien dans ce cas, c'est avec plaisir que je me remets à fumer. Allah y'rhem al'walladin.
  • Il est extrêmement flatteur de voir un homme de votre envergure pratiquer avec tant d'aisance notre langue. Ce n'est donc pas avec un hôte mais avec un ami que je vais partager ce narguilé. Le développement de notre pays, l'ère de modernité qui s'ouvre à nous font bien des envieux, bien des aigris. Il n'y a pas que les Aigles de Khéops, il y a aussi cette famille royale dégénérée. Elle n'a jamais accepté que l'incapable et dévoyé Farouk soit destitué.
  • La famille royale est peut-être dégénérée, mais je peux vous assurer que la princesse Al Tarouk vaut le détour. Et je peux vous dire que quand elle s'affaire, elle laisse son sang royal au vestiaire. Et elle gueule, mon vieux. On dirait une poissonnière de Ménilmontant ! Sinon… Sinon, pour revenir à ce que vous disiez sur la situation de l'Égypte. Développement, modernité, moi je veux bien, mais enfin… S'il y avait pas les Occidentaux…
  • Plaît-il ?
  • Bah rien que le canal, plaît-il. S'il y avait pas les français et les englishs pour le tenir, quand on voit le bazar que c'est dans la rue… Moi je vous dis ça en toute amitié. On est en 1955, les gars, faut se réveiller. Les ânes partout, les djellabas, l'écriture illisible… Pouah… Hmm ? Il s'agirait de grandir. Il s'agirait de grandir… Moi je suis dans le poulet. Et ben je vois rien qu'au niveau du poulet, c'est un bordel… On n'a jamais les bons papiers…
  • Safi.

  • Ce n'est que parce que nos deux pays sont amis que je ne vous envoie pas croupir au fond d'une geôle.
  • Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que j'ai dit ? Gros cul.

  • Vous avez fait très bien de venir me voir ici, monsieur Bramard. D'autant que vous avez la peau sèche.
  • Ah bon ?
  • Oui. Je vous conseille d'hydrater. D'hydrater et de bien faire pénétrer.
  • Hmm… C'est délicieux… Hmm… J'aime quand on m'enduit d'huile.
  • Vous aviez quelque chose à me dire, Lucien ?
  • Oui. Kapov. Ça vous dit quelque chose ?
  • Kapov ? Je me demande si ce n'est pas ce navire de mon ays qui a disparu il y a un mois. Monsieur Bramard, je vous confie à des mains expertes. Les meilleures du hammam Suleyman Pacha. Les meilleures de tout l'Orient. Khalid. C'est le grand. L'autre, c'est Lokhtar. Khalid allie différentes méthodes traditionnelles du massage. Le shiatsu pour un travail sur les centres nerveux et le thaï pour les étirements.
  • Ah oui, c'est… C'est étonnant.
  • Khalid est un maître. Un maalemn comme on dit ici.
  • C'est tonique.
  • Voulez-vous que ce massage se prolonge un peu ou vous avez quelque chose à me dire ?
  • Quelque chose à vous dire sur quoi ?
  • Sur votre associé Jefferson.
  • Jack est en rendez-vous à l'extérieur.
  • Assez joué, Bramard. Vous n'êtes pas plus éleveur de poulets que je suis éleveur de moutons. Kapov. Navire propriété du peuple de l'Union Soviétique, disparaît avec sa cargaison d'armes. Le lendemain, Jefferson disparaît à son tour. Étrange, non ?
  • Ma seule préoccupation, Setine, est de développer mon activité poulets.
  • Drainage lymphatique. L'autre soir, à l'ambassade de ces fichus anglais, vous aviez une pochette avec Kapov écrit dessus. Bizarre non ?
  • Mon ambition est d'attaquer le marché syrien et jordanien.
  • Ça suffit, Bramard. Ou plutôt devrais-je dire OSS 117. Où est le Kapov, où sont ses armes et où est Jefferson ? Trois questions.
  • Une réponse. Deux réponses. Et trois réponses. En tout cas, on peut dire que le soviet éponge.

  • Guten Abend.
  • Ah. Bonsoir, Moeller.
  • Montez donc, Herr Bramard. Comment va notre ami Setine ?
  • Bien, sans plus. Que voulez-vous Moeller ?
  • Nous avions parlé d'une expédition aux pyramides. Vous en êtes toujours ?
  • Oui, avec plaisir.
  • Demain ?
  • Demain.
  • Bien. Voulez-vous que je vous conduise à votre hôtel ?
  • Si vous passez par la SCEP, j'aime autant. J'ai encore un petit peu de travail.

  • [Caquètements]

  • Il vient de sortir de l'hôtel.

  • Herr Bramard, que sommes-nous, petits éleveurs d'animaux, face à ces chefs-d'œuvre qui ont traversé les millénaires ?
  • Ma foi je ne sais pas du tout, là. Rien, non ?
  • C'est affreux ce qui est arrivé à notre ami Setine. On raconte des choses folles sur lui. On dit qu'il avait des mœurs pour le moins équivoques. En particulier dans ce hammam où vous l'avez rencontré. Vous le saviez, ça ?
  • Non, je l'ignorais.
  • Ah, c'est étrange. Pourtant, on dit que vous et lui…
  • Oui, bon, mais moi je l'ignorais ! Et je préfère, d'ailleurs. Pour moi, un homme doit aller avec une femme. Le reste, c'est de la perversion, de la maladie mentale. N'en parlons plus.
  • Tout à fait d'accord avec vous.

  • Herr Bramard, vous allez voir, c'est très impressionnant. Venez.
  • Cette intimité soudaine me convient très bien. J'avais deux-trois questions à vous poser. Que savez-vous du Kapov et qu'est-il arrivé à Jefferson, Moeller ?
  • vous me décevez, Herr Bramard. Moi qui pensais que vous vous intéressiez aux pyramides.
  • Et bien non. Je m'en moque comme d'une guigne.
  • Vous avez tort. C'est à l'intérieur qu'elles dévoilent toutes les richesses.
  • Où m'emmenez-vous, Moeller ?
  • Ne vous inquiétez pas, Herr Bramard.
  • Grands dieux, mais qu'est-ce que…
  • Heil Hitler ! Heil Hitler ! Heil Hitler !
  • Qu'est-ce que c'est que cette mascarade, Moeller ?
  • Colonel Moeller, officier de la Wehrmacht. Bienvenue chez nous, OSS 117. Ça fait longtemps que j'attends ce moment. Depuis dix ans, exactement. Depuis ce jour où vous avez assassiné mon ami, le colonel Von Umsbrank.
  • Von ?
  • Umsbrank. Le colonel Herman von Umsbrank. Un Waffen-SS.
  • Je ne vois pas.
  • Mais si. Un grand brun.
  • Je vais vous avouer une chose, Moeller. J'ai tué tellement de nazis que je n'ai vraiment pas eu le temps de compter. En revanche, j'y ai pris toujours beaucoup de plaisir.
  • Herman… Herman…

  • Tiens ! Attrape ça !
  • C'est ça que tu appelles frapper fort ?

  • Herman… Il n'y a pas un jour où je ne pense à lui depuis que vous l'avez balancé au-dessus de Berlin.
  • Ah, c'est lui ? Il avait les plans du V2.
  • Voilà.
  • Ah oui d'accord, je vois très bien. Absolument. Oui, oui. Oui, on lui a pris les plans et on les a donnés aux Américains.
  • Voilà.
  • C'est ça, absolument. Un grand brun.
  • Voilà !
  • Sympathique.
  • Exactement ! Herman Von Umsbank, mon ami.
  • Oui oui, Herman, absolument. Belle mission, d'ailleurs.
  • Oui.
  • Belle mission, oui… Mon Dieu, mais alors c'est vous qui avez tué Jefferson pour me…
  • Malheureusement non. Quelqu'un d'autre s'en est chargé à ma place. Mais je vais me rattraper avec vous.
  • Vous devriez l'attacher, colonel.
  • Tais-toi Lokhtar.
  • Toi ?
  • Vous vous connaissez, je crois.
  • Bijour, 117.
  • J'aurais dû m'en douter. Tu n'es pas seulement un lâche, tu es un traître. Comme ta petite taille le laissait deviner.
  • Et toi tu es quoi ? Qu'est-ce que tu es, toi ? Naal dine oumouk. Tu es quoi, toi ?
  • Silence, Lokhtar. Où est le Kapov, Bramard ?
  • Je ne vous dirai rien, Moeller. Le Troisième Reich et l'idéologie nazie m'ont toujours rendu… dubitatif.
  • Blablablablabla… C'est marrant, c'est toujours les nazis qui ont le mauvais rôle. Nous sommes en 1955, Herr Bramard. On peut avoir une deuxième chance ? Merci.
  • Vous devriez l'attacher, colonel.
  • Ça suffit, Lokhtar ! Tu te tais ou je te tais ! T'es toléré ici. Toléré. Là, je suis embêté, parce que je ne peux pas vous dire "parlez sinon je vous tue", parce que je vais vous tuer de toute façon. Pour Herman, vous comprenez. Mais peut-être ceci vous incitera-t-il à m'aider. Oh, scheiße. Alors, Herr Bramard, que décidez-vous ? Les armes ou votre secrétaire.
  • Mademoiselle El Akmar Betouche ne fait plus partie de la SCEP.
  • Oui, oui. Comment la trouvez-vous ? Voulez-vous que je la déshabille devant mes hommes ?
  • Faites ce que vous voulez. Je n'ai aucune attirance pour cette femme.
  • Ah mais que je suis bête… Cela aurait sans doute été plus facile avec Herr Setine à sa place. Lui qui tripote si bien les kikis.
  • Quoi kiki ? Quel kiki ?
  • "J'aime quand on m'enduit d'huile".
  • Je n'ai jamais dit cela.
  • Ah, je t'ai vu !
  • Non, arrêtez. Alors là, c'est n'importe quoi. Alors là, n'importe quoi.
  • Ah, Herr Bramard… Je vais vous montrer quelque chose, Herr Bramard. Vous voyez ces écrans ? Il s'agit d'un système de surveillance hyper sophistiqué. Un système tout simplement épatant. Des machines qui permettent d'enregistrer des images sur une bande magnétique. J'ai appelé ça des enregistroscopes. Lokhtar. Le temps que les écrans chauffent et nous allons pouvoir revivre…
  • Adieu Moeller.
  • Qu'est-ce que c'est que ça ? Scheiße !
  • Je vous avais dit de l'attacher, colonel.
  • [Coup de feu]
  • Et moi je t'avais dit de te taire.

  • Comment avez-vous fait ça ?
  • Ma chère, quand on s'intéresse à une culture, on en apprend la langue. En l'occurrence, il s'agit de hiéroglyphes.
  • Comment va-t-on sortir d'ici ? On ne pourra jamais sortir d'ici. Personne n'est jamais sorti d'ici. La pyramide de Khephren sera notre tombeau ! Tout ce qu'on retrouvera de nous dans cent-cinquante ans, ce sera nos squelettes ! On est emmurés à vie ! À vie ! Condamnés à manger nos doigts, et nos pieds, nos vêtements, puis… ON VA TOUS CREVER !
  • Vous venez, Larmina ?
  • Merci monsieur Bramard. Vous m'avez sauvée.
  • Je ne vous ai pas sauvée. Je ne supportais pas les allégations de ce fasciste sur ma sexualité, c'est différent. Comment vont vos amis les Aigles de Khéops ?
  • Ils vont bien, je vous remercie. Ils se battent pour la bonne cause.
  • Une bonne cause ? Qui leur a valu de me jeter au fond du canal de Suez au milieu d'une forêt de squelettes. D'ailleurs… Voici le Jokari que j'y ai trouvé autour du cou de votre père. Votre père était influent, un saint-homme. Ce n'était sans doute pas un banal incident de Jokari. Venez, nous avons une grosse heure de dromadaire. Ne pleurez pas, Larmina. Cherchez plutôt à qui profite le crime.

  • Bonsoir, idi.
  • Salam alaykum.
  • [Arabe]
  • Lucien, je… J'ai réfléchi. Il n'y a qu'un seul homme qui pouvait en vouloir à mon père. C'est l'imam des Aigles de Khéops.
  • L'i ?
  • Mam. Le vieil homme du Fondouk. Je vais le tuer de mes propres mains.
  • Calmez-vous, Larmina. On ne tue pas les gens comme ça sur un coup de tête.
  • Je suis vraiment désolée de ce qui s'est passé l'autre soir au Fondouk.
  • Moi je ne suis pas désolé. Ce que j'ai vu ce soir-là justifie toutes les tortures.
  • Lucien…
  • Même si la pire des tortures fut de ne pas en voir plus.
  • Lucien, vous allez me gêner.
  • Flatteuse.
  • Flatteur.
  • Bien. Écoutez, Larmina. Les Aigles de Khéops vont avoir des armes, et d'un autre côté, le soviet Setine m'a dit que le Kapov avait disparu avec sa cargaison d'armes. Je trouve que cela fait beaucoup d'armes en même temps.
  • Ce sont sans doute les mêmes armes.
  • Possible. Il y a des choses troublantes dans cette affaire. Jefferson est tué, et qu'est-ce qu'il avait noté sur une pochette d'allumettes ? "Kapov".
  • Jack avait peut-être appris que le Kapov était chargé d'armes.
  • Possible. Mais quel rapport avec la princesse ?
  • Peut-être que ces armes intéressent aussi la princesse.
  • Écoutez, Larmina, je vais vous donner mon sentiment. Jack avait peut-être appris que le Kapov était chargé d'armes, et ces armes intéressent sans doute aussi la princesse. Quant aux armes des Aigles de Khéops, ce sont sans doute les mêmes armes.
  • Possible.
  • Oui, je crois que mon raisonnement tient bon. Larmina, vous allez inviter le vieux fou du Fondouk.
  • L'imam.
  • Vous allez l'inviter à prendre un verre ici ce soir et tenter de lui tirer les vers du nez.
  • Le traître. Il déshonore notre religion.
  • Vous voyez ce groupe de musiciens folklorique ?
  • Traditionnel.
  • Je connais pas le terme arabe. Comment s'appelle cette guitare en forme de gros tourteau fromager ?
  • La oud.
  • Voilà ce que nous allons faire. [Chuchote]
  • Pardon ?
  • [Chuchote]

  • Partons d'ici. La musique est assourdissante.

  • Merci ! Merci ! Choukran à tous ! Choukran !
  • Lucien ! Lucien, j'ai fait parler l'imam. Il a rendez-vous à vingt-et-une heures au ponton 17. Comprendre livraison des armes. Et tenez-vous bien, le vendeur est un occidental et il portait une djellaba déchirée.
  • Encore une djellaba ? Décidément, entre mon lanceur de poules, mon vendeur d'armes et mon tueur d'english…
  • Il s'agit sans doute d'une seule et même djellaba.
  • Une djellaba pour trois personnes ? Non, Larmina, vous êtes charmante, mais je pense qu'il s'agit plutôt d'une seule et même personne. Sept heures moins dix. Il faut absolument intervenir avant que l'imam ait pris possession des armes.
  • Lucien, je viens avec vous.
  • Certainement pas. Vous avez pris assez de risques comme ça. Vous allez prévenir Gilbert Plantieux à l'ambassade de France. Vous lui direz que le lanceur de poules, le vendeur d'armes et le tueur d'english, c'est le même homme. Vous vous souviendrez ?
  • Je pense, oui.
  • Sûre ? Parce que si vous n'êtes pas sûre, il faut le dire, Larmina. Il n'y a pas de honte à ne pas savoir.
  • Non ça va, je vous assure.
  • Sinon je vous le note. Moi ça me prend deux minutes et après je suis tranquille.
  • Non, je vous dis que ça va.
  • Je veux bien vous faire confiance, moi…
  • Sidi ! Il est arrivé un grand malheur à la SCEP.
  • Oh mon Dieu, les poules ! Filez ! Je passe à la SCEP et je vais au ponton 17 !

    • Fonce, Slimane, fonce ! FONCE ! Merci, Slimane. Brave pilier de la SCEP. Tu sais que…
  • Ouais, sidi, je sais, vous êtes mon ami.
  • Tiens, tu achèteras des chaussures à tes enfants.
  • Ça va être compliqué en ce moment, parce qu'ils sont à New York pour leurs études.
  • Ah…

  • Oh, ma tête.
  • Alors Bramard, on reprend ses esprits ? Vous connaissez Slimane, je crois.
  • Slimane ? Toi, mon brave contremaître ?
  • Ah bah… Sauf qu'un contremaître comme celui-là, on le chérit, mon vieux.
  • Mais je l'ai chéri.
  • À coup de piécettes ou à coup d'obole. J'appelle pas ça chérir, moi.
  • Tiens. Mon porte-bonheur.
  • Le président Coty… Comment oses-tu, pilier…
  • Hé ! Position initiale, garçon ! Pas commencer à jouer au malin ! Compris ? Là-bas.
  • Que voulez-vous, Pelletier ? Savoir où est le Kapov ? Les armes ? Jefferson ?
  • Je me fiche de ça. Je me fiche de ça, mon vieux. Compris ? Avant que Jefferson ne débarque ici, c'était moi le king ici ! Le wali, le caïd ! Après ça, il y a la SEP qui a débarqué.
  • La SCEP, sidi.
  • Oui, ça va, je sais. Après ça la SEP a débarqué, et m'a embarqué tous mes clients ! Tous ! Un par un ! Alors moi ce que je voudrais maintenant, c'est que vous me signiez ce petit papier dans lequel vous vous engagez à ce que la SEP…
  • La SCEP, sidi.
  • Que la SEP, la SCEP comme dit Slimane, puisque monsieur sait tout mieux que tout le monde… Vous vous engagez à me la vendre, voire même me la donner. Puis après ça vous partez faire vos petites affaires, je veux même pas le savoir.
  • Donner la SCEP ? Jamais. Plutôt mourir.
  • Vous voulez terminer comme ces poulets ? Vous voulez mourir, Bramard ? Décapité, vidé, plumé ? C'est ça que vous voulez ?
  • Si c'est pour garder mes poules, oui.
  • Je vais vous tirer comme un poulet, vous allez vous prendre un plomb dans le cul, vous allez vous demander d'où il vient.
  • N'insistez pas, Pelletier, vous n'aurez rien. Woualou.
  • Tu ne m'impressionnes pas, tu sais, Bramard ? Petit rigolo, va. Triste cire. Adieu, Bramard. Ça a un prix de jouer au malin. Qu'est-ce que c'est que ce bordel, ici ? Il y a quelque chose qui obstrue dans le canon. Hmm…
  • C'est coincé, sidi.
  • "C'est coincé, sidi, c'est coincé, sidi". Je vois bien que c'est coincé ! Tu me prends pour un crétin ou quoi ? Ho !
  • Non, vous ne devriez pas…
  • [Coup de feu]
  • Tu vois, Slimane, voilà pourquoi Pelletier a perdu ses marchés. Du matériel mal entretenu, donc des produits de mauvaise qualité. Je ne te punirai pas, Slimane. Je pense que tu as compris la leçon. Je me trompe ? Ta pudeur t'honore, Slimane.
  • [Arabe]

  • Ne bougez pas, vieux fou ! Je vous avais prévenu.
  • Toi ? Mais je te croyais dévoré par les poissons.
  • Oh, ils m'ont trouvé immangeable. Trop de muscles. Trop de nerfs. Charmant accueil.
  • Levez les mains, OSS 117. Lâchez votre arme. Avancez. Avancez encore, jusqu'à l'imam.
  • L'i ?
  • Mam.
  • Ah, c'est lui, d'accord. Salam alaykum.
  • [Arabe]
  • Vous avez l'argent ?
  • Je l'ai.
  • Vous avez les armes ?
  • Là.
  • Imam, pour fêter cet accord important, permettez-moi de vous l'offrir en cadeau.
  • Choukran, sidi. Sidi… ?
  • Sidi… Jefferson !
  • Hahahaha, Jack ! Jack…
  • Bonsoir, Hubert.
  • Tu n'es pas mort ?
  • OSS 283 est mort.
  • Oui mais toi tu n'es pas mort.
  • Non.
  • Jamais je n'aurais pu imaginer que tu étais encore vivant. D'ailleurs, je pensais que tu étais mort.
  • Je me suis fait passer pour mort.
  • Oh mon Dieu… Mais alors c'est toi qui… ?
  • Oui.
  • En plus, j'étais sûr que tu étais mort. Jack. Mon ami. Mon frère.
  • Ton ami ? Ce n'est pas le souvenir que j'en ai gardé.

  • 23-0 ! C'est la piquette, Jack ! Tu sais pas jouer, Jack ! T'es mauvais ! Jack ?
  • Oui ?
  • [Coup]

  • Non. Ce n'est vraiment pas le souvenir que j'en ai gardé.
  • Mais pourquoi tu fais ça, Jack ?
  • L'argent, Hubert. Beaucoup d'argent. Moi les beaux yeux du président Coty ne me suffisent pas pour vivre. Beaucoup d'argent. Grâce à ça !
  • S'il vous plaît ?
  • Une seconde. C'est une seconde, non ?
  • Est-ce que je peux avoir mes armes ?
  • Elles sont là !
  • Mais moi ça m'est égal, vos histoires. Je veux les armes et j'ai envie de le tuer. Un point c'est tout.
  • Ouais, ben on y vient. On y vient. Imam, votre cadeau.
  • Adieu, OSS 117.
  • Tu meurs par où tu as péché.
  • Larmina, quelle surprise.
  • Monsieur Jefferson.
  • Vous avez vu, Larmina ? Il n'est pas mort.
  • J'en étais sûre.
  • Bon, je crois que le personnel de la SCEP est au complet. Je commence par qui ? La secrétaire ou le directeur ?
  • Lâchez votre arme, Jefferson ! Chien ! J'avais votre accord mais vous avez préféré traiter avec ces Aigles de Khéops !
  • L'imam a surenchéri. Mais maintenant, je suis ouvert à toute proposition.
  • Voilà ce que je vous propose. C'est à prendre ou à laisser.
  • Le problème avec les femmes, c'est que dès que vous sortez de la cuisine…
  • [Coup de feu]
  • C'est pour faire le ménage.
  • Jack ! Jack ! Jack ! Jack ! Jack… JACK ! Ça suffit, maintenant ! J'ai dit ça suffit ! Stop ! Bon, ça suffit. Maintenant, princesse, vous allez me dire exactement…
  • [Coup de feu]
  • Empressons-nous ! Nous avons un bateau à neutraliser !

  • Voilà, Larmina. Tout est apaisé. Le calme va régner sur votre pays pour des siècles, maintenant. Larmina, je voulais vous dire, j'ai… J'ai peut-être pu vous choquer à deux-trois reprises. Si. Si. Au moins deux fois. Mon obsession pour les automobiles propres et le fait que je ne fume pas, j'ai bien conscience que cela a pu vous heurter. Quoi qu'il en soit, grâce à vous, j'ai vraiment appris une chose. Le mambo ! Je ne vous remercierai jamais assez. Là, choukran.
  • [Arabe]. Mais il vous reste encore deux-trois petites choses à apprendre.
  • Ah oui, comme quoi ?
  • [Feu d'artifice]

  • Quel pataquès…
  • Ravi de vous voir, Hubert. Comment est la blanquette ?
  • Elle est bonne.
  • J'en suis heureux. Votre mission est un succès. Bon travail, OSS 117.
  • Oh, je n'ai fait que mon devoir.
  • Oui. Cependant, euh… Une chose me chiffonne.
  • Quoi donc ?
  • Cette histoire de kikis. Ah, on s'interroge en haut-lieu.
  • Vous n'avez pas parlé du kiki à Coty ?
  • Hubert, je suis tenu.
  • Je vous jure, Armand, jamais…
  • Après tout, si vous êtes heureux comme ça…
  • Mais je n'ai jamais fait cela ! Mademoiselle.
  • Monsieur ?
  • Merci, mademoiselle.
  • À votre service, monsieur.
  • Après tout, vous avez fait avec ce kiki ce que vous jugiez bon pour la France. Enfin, quoi qu'il en soit, vu le succès total de votre mission en Égypte et votre profonde connaissance des pays musulmans, on me charge de vous envoyer en Iran.
  • Ah, à la bonne heure ! Ce sera l'occasion de reprendre l'avion.
  • Je vous envie, Hubert. L'Iran est un beau pays et je crois que les Occidentaux y sont fort appréciés.
  • Vous savez, les Occidentaux sont appréciés partout à condition qu'ils y mettent un peu du leur.
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