Wiki Scripts
Advertisement

Taxi Driver est un film américain réalisé par Martin Scorsese, sorti en 1976. Il reçut la Palme d'Or au festival de Cannes la même année.

Synopsis[]

Travis Bickle, un jeune homme du Midwest et ancien marine, est chauffeur de taxi de nuit à New York. Insomniaque et solitaire, il rencontre Betsy, une assistante du sénateur Charles Palantine, candidat à la présidentielle, mais elle le repousse après qu'il l'a emmenée voir un film pornographique. Confronté à la violence et à la perversion de la nuit new-yorkaise, il achète des armes au marché noir et s'entraîne à les manier.

Distribution[]

  • Robert De Niro – Travis Bickle
  • Jodie Foster – Iris
  • Harvey Keitel – "Sport" Matthew
  • Cybill Shepherd – Betsy
  • Peter Boyle – Sorcier
  • Leonard Harris – Charles Palantine

Script[]

Un taxi démarre, laissant derrière lui un panache de fumée. Au volant, Travis Bickle observe les lumières de la ville et les gouttelettes de pluie qui ruissellent sur son pare-brise.


Travis entre dans le bureau de recrutement et présente ses papiers au recruteur. Le téléphone sonne.

  • Recruteur: Harry, tu veux y aller ?

Le téléphone est décroché.

  • Recruteur: Alors Bickle ? Pourquoi vous voulez faire le taxi ?
  • Travis Bickle: Je dors pas la nuit.
  • Recruteur: Faut aller voir les films pornos.
  • Travis Bickle: Ça aussi, j'ai essayé.
  • Recruteur: Qu'est-ce que vous faites, actuellement ?
  • Travis Bickle: Boh, je passe la nuit dehors, je me balade dans le métro, les bus, alors je me suis dis rôder pour rôder, vaut mieux être payé pour ça.
  • Recruteur: Vous feriez la grande banlieue et le Bronx, Harlem ?
  • Travis Bickle: N'importe quoi n'importe quand.
  • Recruteur: Même pendant les fêtes juives ?
  • Travis Bickle: J'ai dit n'importe quoi n'importe quand.
  • Recruteur: 'Bon alors faites voir votre licence de chauffeur.

Travis montre sa licence au recruteur.

  • Recruteur: Et votre dossier conducteur ?
  • Travis Bickle: Il est net. Clair et net. Comme ma conscience.
  • Recruteur: Vous voulez me mettre en boîte ? Ce qu'il y a de moche avec les types comme vous, c'est qu'ils veulent tout le temps me mettre en boîte, alors si vous êtes là pour me mettre en boîte, vous gênez pas, la porte est grande ouverte.
  • Travis Bickle: Je m'excuse, j'ai dit ça comme ça.
  • Recruteur: État de santé ?
  • Travis Bickle: Correct.
  • Recruteur: Quel âge ?
  • Travis Bickle: Vingt-six ans.
  • Recruteur: Instruction ?
  • Travis Bickle: Euh… J'en ai un peu. De ci de là, quoi.
  • Recruteur: Position militaire ?
  • Travis Bickle: Bons et loyaux services. Mai 1973.
  • Recruteur: Vous étiez dans quelle arme ?
  • Travis Bickle: Marines.
  • Recruteur: J'étais dans les Marines, moi aussi. Alors en fin de compte, tu veux du travail au noir ? De la perruque, hein ?
  • Travis Bickle: Ah non. Je veux simplement faire la journée continue. La perruque, c'est quoi ?
  • Recruteur: Bon écoute, remplis ce formulaire et reviens demain au changement d'équipe.

Le recruteur donne le formulaire à Travis. Un chauffeur de taxi s'énerve à la radio.

  • Chauffeur: Bon c'est bien joli tout ça mais alors qu'est-ce que je fous, moi ?!
  • Opérateur: Hé ben tu vas directement dans la 58e. Ça bouche dans la 57e.

Travis sort du bureau, et passe par le garage, où des dizaines de taxis sont garés. Il les regarde quelques instants puis sort dans la rue.


Dans son appartement, Travis écrit son journal.

  • Travis Bickle: [Voicecover: Jeudi 10 mai. Dieu soit loué, il a plu. Une pluie qui a lavé les trottoirs de toutes les ordures qui y traînent. Je fais maintenant la journée continue. Je devrais dire la nuit continue, de six heures du soir à six heures du matin, même quelques fois jusqu'à huit heures, et ça six jours par semaine, parfois sept. Il faut le faire, mais en tout cas, ça m'occupe. Je me fais dans les 300-350 dollars par semaine et même plus quelques fois, quand je mets le compteur en veilleuse.]

La nuit, Travis conduit son taxi dans les rues de New York.

  • Travis Bickle: [Voicecover: Il y a toute une faune qui sort la nuit. Putes, chattes en chaleur, enculés, folles, pédés, pourvoyeurs, camés. Le vice et le fric. Un jour viendra où une bonne pluie lavera les rues de toute cette racaille. Moi je vais partout. J'emmène des clients au Bronx, à Brooklyn, j'en emmène à Harlem. Ça m'est égal. Pour moi, aucune importance. Ça en a, pour d'autres. Certains ne veulent même pas charger des négros. Pour moi, aucune importance.]

Un homme et une femme montent dans le taxi de Travis.

  • Homme: Taxi, au coin de la 48e et de la 6e. Viens, toi, ma belle petite pouliche.

Travis se met en route.

  • Homme: Et je peux pas me permettre d'être arrêté pour ivresse au volant.
  • Femme: Ah c'est vrai, ça ce serait dommage.
  • Homme: T'auras un bon pourboire si tu fais bien ce qui faut.
  • Femme: Oui ?
  • Homme: Tu dois savoir faire ? Oh oui, tu sais y faire…

Le taximètre passe de 315 à 325. L'homme et la femme se serrent l'un contre l'autre.

  • Homme: Dis donc, activez un peu, taxi.

Dans une rue, une bouche à incendie a été ouverte, et une grande quantité d'eau en jaillit. Travis ferme les vitres du taxi quand il passe sous la colonne d'eau.


Travis gare son taxi au dépôt et prend un comprimé.

  • Travis Bickle: [Voicecover: Chaque matin, quand je rends le taxi au garage, il faut que je nettoie les traces de toutes leurs cochonneries.]

Travis sort du taxi et s'étire.

  • Travis Bickle: [Voicecover: Encore bien beau quand c'est pas du sang.]

Travis nettoie la banquette arrière et jette la lavette dans une poubelle. Il fait ensuite poster un courrier.


Dans la rue, Travis boit une gorgée de sa flasque, avant d'entrer dans un cinéma porno.

  • Guichetière: Qu'est-ce qu'il vous faut ?
  • Travis Bickle: Comment vous vous appelez ? Moi je m'appelle Travis.
  • Guichetière: Ça me fait une belle jambe. Qu'est-ce qu'il vous faut ?
  • Travis Bickle: Je veux savoir comment vous vous appelez. Alors, c'est comment ?
  • Guichetière: Fichez-moi la paix.
  • Travis Bickle: Vous pouvez bien me dire votre nom. Je vais pas… Je vais pas vous manger, vous savez.
  • Guichetière: Vous voulez que j'appelle le patron ?
  • Travis Bickle: Non, ne le dérangez pas, je vous ai simplement demandé votre…
  • Guichetière: Troy !
  • Travis Bickle: Ça va, ça va, j'ai compris. D'accord. Donnez-moi des… des chocolats, et puis… Euh… Vous avez des fourrés ? Des fourrés crème ? Ça fond sur la langue, je voudrais des fourrés crème.
  • Guichetière: Tout est là, il y a pas autre chose.
  • Travis Bickle: Alors je prends ça.

Travis prend une barre chocolatée.

  • Travis Bickle: Une tonus barre… et puis ça.

Il prend également un paquet de popcorn.

  • Travis Bickle: Coca-Cola.
  • Guichetière: Non, je vends pas de Coca-Cola. Soda et jus de fruit, c'est tout ce que j'ai.

Elle remplit un gobelet avec du soda.

  • Guichetière: 1,85 dollar.

Travis règle ses consommations et entre dans la salle. Quelques autres hommes sont assis à regarder le film pornographique.

  • Travis Bickle: [Voicecover: Douze heures de travail et je n'arrive toujours pas à dormir. Merde… Les jours passent l'un après l'autre, mais ils finissent jamais.]

Travis est allongé dans son lit, dans son appartement.

  • Travis Bickle: [Voicecover: Il avait toujours manqué à ma vie le sentiment du port d'attache. Je ne pense pas qu'on doive vouer son existence à la contemplation morbide de soi. Je crois qu'on doit devenir une personne comme les autres.]

  • Travis Bickle: [Voicecover: La première fois que je l'ai vue, c'était à la permanence électorale de Palantine, à l'angle de la 63e et de Broadway. Elle portait une robe blanche. Elle avait l'air d'un ange, sorti de cette pourriture infecte. Elle est unique.]

Betsy, une jolie jeune femme, entre dans la permanence électorale.

  • Travis Bickle: [Voicecover: Ils… peuvent… tout… souiller… sauf… elle.]

À la permanence de Palantine, le dénommé Tom est en pleine conversation téléphonique.

  • Tom: Voilà. Vous nous avez livré deux paquets. Ça doit faire au total 5 000 macarons pour la campagne électorale. Or, sur tous ceux qu'on a reçus auparavant ainsi que sur notre slogan, il y a "Nous sommes le peuple", et "sommes" est souligné. Sur les nouveaux macarons, c'est "nous" qui est souligné. On lit donc "Nous sommes le peuple". Oh, si il y a une différence. "Nous sommes le peuple", c'est autre chose que "Nous sommes le peuple". Ne discutons pas. écoutez, il y a un moyen bien simple. Nous ne payons pas les macarons. Nous vous refusons cette commande, c'est clair ? Voilà.
  • Betsy: Tom ! Viens me voir une seconde.

Tom raccroche le téléphone.

  • Tom: Quoi ?

Tom se lève et se rend au bureau d'Iris.

  • Betsy: Voilà un rapport sur les futurs suffrages. Pointe-le avec Henry et s'il est d'accord, fais envoyer un double dans les permanences de chaque district.
  • Tom: Il faut que je fasse photocopier cet article du New York Times avant approbation.
  • Betsy: J'espère que tu n'as pas oublié les photos ?
  • Tom: Non, je les ai pas oubliées. Oh, dis donc. Il faut qu'on mette bien l'accent sur le programme d'aide familial. C'est sur cet aspect qu'il faut appuyer.
  • Betsy: D'abord appuyer l'homme, après, sa politique. Le sénateur Palantine est un homme dynamique, il est intelligent, intéressant, nouveau, fascinant.
  • Tom: Tu oublies "sexy".
  • Betsy: Pour rien au monde, je n'aurais oublié "sexy".
  • Tom: Si tu t'entendais réciter, on dirait que tu vends de la pâte dentifrice.
  • Betsy: Mais nous vendons de la pâte dentifrice.
  • Tom: Est-ce qu'on a le droit de faire ça ?
  • Betsy: Monsieur est plaisant…
  • Tom: On se fait taper sur les doigts si on vend des trucs pharmaceutiques dans une campagne électorale. Mon oncle est allé en prison à cause de ça. Remarque, il y était mieux que chez lui. C'est quand il vivait avec Bobonne qu'il était en prison.
  • Betsy: Regarde dans la rue.
  • Tom: Je t'aime.
  • Betsy: Tu vois ce que je vois ?
  • Tom: Non.
  • Betsy: Hé bien mets tes lunettes.
  • Tom: D'accord, je les mets. Voilà.
  • Betsy: Ce chauffeur de taxi n'arrête pas de nous regarder.

Dans son taxi, Travis Bickle boit un soda tout en regardant Betsy à la permanence.

  • Tom: Quel taxi ? Quel chauffeur ?
  • Betsy: Ce type qui est arrêté là, devant.
  • Tom: Il est là depuis quand ?
  • Betsy: Je n'en sais rien, mais j'ai l'impression que ça fait longtemps.
  • Tom: Il t'embête tant que ça ?
  • Betsy: Non…
  • Tom: Toi tu veux dire oui et tu fais de l'ironie.
  • Betsy: Oh tu es un futé. Un petit futé.
  • Tom: Ma foi, je fais mon possible pour l'être. Tu sais ce que je vais faire ? Je vais jouer le mâle de ce psychodrame.
  • Betsy: Bonne chance.
  • Tom: Je vais aller le trouver et lui dire "Dégage". Et je n'aurai pas besoin de tes bons vœux, merci.
  • Betsy: Oh que si. Prudence est mère de sûreté.

Travis continue d'observer la permanence depuis son taxi. Tom sort.

  • Tom: Dites, vous bloquez la porte du bureau. Vous voulez bien dégager votre taxi ?

Travis démarre son taxi et s'éloigne rapidement.


Travis roule dans les rues, la nuit. Il s'arrête et prend une passagère. Il active son compteur et la dépose devant l'hôtel Olcott, puis repart.


Travis s'arrête devant un bar, où plusieurs de ses amis discutent.

  • Sorcier: Le fond de teint, le mascara. Du rouge à lèvres à pommettes.
  • Saute-au-Pèze: C'est pas du rouge, c'est du blush-on, qu'elles appellent ça.
  • Sorcier: Ce machin avec un pinceau ?
  • Saute-au-Pèze: Oui oui oui, c'est du blush-on.

Travis entre à l'intérieur.

  • Sorcier: Oh, Travis.
  • Travis Bickle: Ah, Sorcier.
  • Saute-au-Pèze: Oui c'est du blush-on. Ma femme s'en met.
  • Sorcier: Demande à Travis. Lui c'est un tombeur.
  • Travis Bickle: Ouais. Un petit café, s'il te plaît.
  • Sorcier: Enfin bref, t'appelles ça comme tu veux, elle en avait un paquet. Et parfumé au truc pschitt-pschitt, là. Et voilà-t-il-pas qu'au beau milieu du pont, mais attention, c'est une fille superbe que moi je vous parle, elle retire sa petite culotte.
  • Saute-au-Pèze: Non…
  • Sorcier: Ah si.
  • Saute-au-Pèze: Alors qu'est-ce que t'as fait ?
  • Sorcier: D'abord j'ai arrêté le compteur. Puis ensuite j'ai sauté sur la banquette, j'ai déballé mon outil et j'y ai fait "Tu sais ce que c'est, ça ?" Et elle a dit "C'est l'amour". Ah, mon Dieu, ça a pas fait un pli. La fille, elle était dingue. Elle m'a dit "Mais c'est pas vrai, j'ai cru que t'étais plusieurs". Elle m'a filé 200 dollars de pourliche et son numéro de téléphone à Acapulco. Oh Travis, tu connais Saute-au-Pèze et Charlie T ?
  • Saute-au-Pèze: Hé Travis, t'as pas 19 sous pour en faire 20 ?
  • Sorcier: On l'appelle Saute-au-Pèze parce qu'il ferait n'importe quoi pour du blé. Alors ? Comment ça se passe ?

Travis dévisage Sorcier.

  • Travis Bickle: Tu veux le savoir ? J'ai… J'ai entendu à la radio qu'un chauffeur de la compagnie Bell s'était fait suriner.
  • Saute-au-Pèze: Hold-up ?
  • Travis Bickle: Non, un dingue. Une espèce de sale enfoiré. Il lui a coupé l'oreille en deux.
  • Saute-au-Pèze: Où ça ?
  • Travis Bickle: Au coin de la 100e et de la 22e.
  • Sorcier: Putain de quartier de cannibales.

Travis observe les autres clients.

  • Saute-au-Pèze: Mais toi tu vas partout, Travis ? Travis ? Travis ? Tu vas dans tous les quartiers, hein ?
  • Travis Bickle: Ouais.
  • Saute-au-Pèze: Hé ben, tu dois te fader de sacrés paroissiens.
  • Travis Bickle: Oui, ça arrive, oui.
  • Saute-au-Pèze: Et t'as un flingue ?
  • Travis Bickle : 'Non.
  • Saute-au-Pèze: Il t'en faut un ?
  • Travis Bickle: Non.
  • Saute-au-Pèze: Si t'en as besoin, je connais un type qui t'auras ce que tu veux. Il a un choix terrible.

Travis verse une pastille d'aspirine dans son verre d'eau.

  • Sorcier: Moi je suis contre l'usage des armes. C'est mon côté boy-scout. Mais vaut mieux en avoir une, ça fait réfléchir.

Travis semble hypnotisé par l'émulsion du cachet dans l'eau.

  • Saute-au-Pèze: Bon, et ben moi je vais faire mon sale boulot. Travis. Regarde.

Saute-au-Pèze sort un morceau de carrelage.

  • Saute-au-Pèze: Un bout de carreau de la salle de bains d'Errol Flynn. Ça veut dire ce que ça veut dire, non ? C'est le niveau. 35 centimètres.40, 45. La hauteur de la flotte. Là y'a une personne, là deux personnes et là trois personnes. Je l'ai piqué dans sa villa, la Pinède. Dis donc, tu me le prends, et si t'arrives à le fourguer, on fait moitié-moitié.
  • Travis Bickle: Non, j'en veux pas.
  • Saute-au-Pèze: Bon… Bon, et ben moi je remonte dans mon bahut.

Saute-au-Pèze sort du bar.


Betsy renverse son gobelet sur Tom, mais celui-ci ne contient que des morceaux de papier.

  • Betsy: Oh, Tom ! Pardon… Y'a rien.
  • Tom: Comme c'est mignon. Très réussi.
  • Betsy: Hé, tu veux t'amuser un peu ?
  • Tom: Flûte, regarde ça. J'ai tapé "Tu veux t'amuser". Quoi ?
  • Betsy: Supposons que… disons, il te manque trois doigts à gauche…
  • Tom: Oui.
  • Betsy: Et que tu sois manchot à droite.
  • Tom: Oui ?
  • Betsy: Alors comment t'allumes une cigarette ?
  • Tom: J'en allumes pas, c'est tout.
  • Betsy: Bah c'est pas une réponse.
  • Tom: Ben… Je crois pas que j'y arriverai.
  • Betsy: Non ?
  • Tom: En tout cas, ce serait difficile. Mais je vais essayer. Oh… Oh, j'ai ramené mon pouce. Zut, c'est idiot, ça. Attends, hein. J'arrive à rien.
  • Betsy: Le vendeur de journaux, lui, y arrive.
  • Tom: Moi je suis pas vendeur de journaux. D'ailleurs, si ça se trouve, c'est un italien.
  • Betsy: Non.
  • Tom: Tu en es sûre et certaine ?
  • Betsy: C'est un noir.
  • Tom: Parce que s'il avait été italien, il pouvait de la mafia. C'est vrai, c'est signé. La mafia fait ça constamment. Tu prends… tu prends… Tu prends un voleur qui loupe son coup, par exemple, et ben pof, ils lui flinguent les doigts. Je sais, ça a l'air d'une blague comme ça, mais c'est vrai. Ils flinguent un gars qui les a pigeonnés. Qu'est-ce qu'ils mettent sur le cadavre ? Une mouche. Ça rappelle que c'était un mouchard.
  • Betsy: Ils pourraient mettre un pigeon puisqu'on les a pigeonnés.
  • Tom: C'est vrai, ça, ça devrait être un pigeon. Je sais pourquoi ! Il faut l'attraper, le pigeon. Alors qu'une mouche, tu peux trouver ça partout. Ça s'attrape facilement. Boum ! Vite pris, vite tué. Et puis, une mouche sur un cadavre, c'est normal.

  • Travis Bickle: Bonjour. Je viens offrir mes services.
  • Tom: Bravo. Allez m'attendre là-bas.
  • Travis Bickle: C'est à mademoiselle que j'exhorte, si ça gêne pas.
  • Betsy: Et pourquoi croyez-vous que c'est à moi que vous devez offrir vos services ?
  • Travis Bickle: Parce que je pense que vous êtes la plus belle femme que j'ai jamais rencontrée.
  • Betsy: Merci. Que pensez-vous de Palantine ?
  • Travis Bickle: Euh…
  • Betsy: Charles, Palantine, le sénateur que vous voulez aider à devenir président.
  • Travis Bickle: Moi je suis persuadé qu'il fera un excellent président. Vous dire exactement sa politique, ça j'en sais rien, mais je pense qu'il fera des bons trucs.
  • Betsy: Vous ferez sa propagande ?
  • Travis Bickle: Oui, je la ferai.
  • Betsy: Qu'est-ce que vous pensez de son statut d'aide à la famille ?
  • Travis Bickle: Je connais pas très bien son statut d'aide à la famille, mais je pense que c'est un excellent statut.
  • Betsy: Vous en êtes bien sûr ?
  • Travis Bickle: Oui…
  • Betsy: Eh bien nous travaillons tous ici à plein temps, jour et nuit. Alors le mieux c'est d'aller présenter à un de ces messieurs et…
  • Travis Bickle: C’est-à-dire que… il y a que je fais le taxi de nuit, alors ce serait pas commode de… de travailler de jour. Alors, euh…
  • Betsy: Dites-moi, qu'est-ce que vous voulez exactement ?
  • Travis Bickle: Est-ce que vous accepteriez de venir prendre un petit café avec moi ?
  • Betsy: Pourquoi ?
  • Travis Bickle: Pourquoi ?
  • Betsy: Oui.
  • Travis Bickle: Je vais vous dire pourquoi. Je trouve que vous avez l'air bien seule. Souvent je passe dans mon taxi, là, devant, et je vous vois. Je vois tout plein de gens autour de vous, je vois tous ces téléphones, tous ces machins sur votre bureau et je pense que c'est vide. Dès le moment où je suis entré, où je vous ai parlé, j'ai senti dans votre regard, à votre façon d'agir, dans tout… que vous n'étiez pas heureuse. Il y a quelque chose qui vous manque. Et s'il faut appeler ça un ami, alors disons que c'est un ami.
  • Betsy: Vous voulez être mon ami, c'est ça ?
  • Travis Bickle: Oui.
  • Betsy: [Rire]
  • Travis Bickle: Ça vous va ? Ça va faire drôle si on reste là à discuter le coup. Juste pour cinq minutes, c'est tout. On va là au coin, et après on revient. Et moi je vous protège. Venez, vous faites une petite pause ?
  • Betsy: J'ai une pause café à quatre heures, si vous êtes là, je…
  • Travis Bickle: À quatre heures aujourd'hui ?
  • Betsy: Oui.
  • Travis Bickle: Hé ben je serai là.
  • Betsy: Et ben voyons…
  • Travis Bickle: C'est d'accord ? À quatre heures ?
  • Betsy: Mais oui.
  • Travis Bickle: On se retrouve là devant ?
  • Betsy: Hmm-hmm.
  • Travis Bickle: D'accord. Bon, je m'appelle Travis. Betsy ?
  • Betsy: Travis.
  • Travis Bickle: Oui. Je suis bien content, Betsy.

  • Travis Bickle: À quatre heures de l'après-midi, j'ai emmené Betsy dans un snack à Columbus Circle. Moi j'ai pris un café, une part de tarte aux pommes et une bonne portion de fromage. Je crois que j'ai bien choisi ce qu'il fallait. Betsy a pris un café et une salade de fruits, mais elle aurait pu commander ce qu'elle voulait, elle l'aurait eu.

  • Betsy: 15 000 volontaires rien qu'à New York c'est déjà très bien, mais pour organiser tout ça, que de problèmes.
  • Travis Bickle: Hmm. Je me mets à votre place. Moi aussi j'ai des problèmes. Faut aussi que je m'organise. Vous savez, il y a à faire, avec mon appartement, mes petites affaires… Je devrais mettre au mur un écriteau. Un de ces jours, il va falloir que je m'organicise.
  • Betsy: Vous voulez dire "organise" ?
  • Travis Bickle: Non, organicise. Organicise, c'est une astuce, quoi. O-R-G-A-N-I-C-I-S-E-R.
  • Betsy: Ah, vous mettriez "Organiciser", dans le genre du slogan "Je pense, donc j'essuie" ?
  • Travis Bickle: Vous vous plaisez là où vous travaillez ?
  • Betsy: Il y a de bons éléments qui travaillent pour nous, et je crois que Palantine a une chance sérieuse.
  • Travis Bickle: Hmm. Vous savez que vous avez de beaux yeux ? Euh… Il est gentil, ce gars qui travaille avec vous ?
  • Betsy: Il y a rien à en dire.
  • Travis Bickle: Oui, mais il vous plaît, ce garçon ?
  • Betsy: Hé bien, il me fait rire, et dans le travail, il est très, très bien. Rien à redire. Mais je crois qu'il a des petits problèmes.
  • Travis Bickle: Ah, je vais vous dire. Ça se voit qu'il a des problèmes. J'ai l'impression qu'il tape un peu à côté de la plaque. Quand je vous ai vus, vous étiez assis l'un à côté de l'autre et je me suis dit, rien qu'à votre allure, il y a rien entre eux deux. Sur aucun plan. Et par contre, dès que je vous ai vue, j'ai senti que le courant passait entre nous. Il y avait une impulsion qui me poussait vers vous. J'ai senti que j'avais le droit de m'adresser à vous. Autrement, jamais j'aurais pensé que j'avais ce droit-là, de vous parler, de vous dire quoi que ce soit. J'aurais jamais eu le courage d'aller de l'avant. Quand je me suis aperçu qu'entre vous, il y avait rien, et ça je l'ai senti dès les premières minutes, je me suis dit "T'as eu raison". Ça vous fait cet effet ?
  • Betsy: Autrement, je ne serais pas là.
  • Travis Bickle: Vous êtes de New York ?
  • Betsy: Oui, de Park Avenue.
  • Travis Biclme: J'aime pas le gars avec lequel vous travaillez. Enfin, c'est pas que je l'aime pas, c'est qu'il a l'air idiot. Je crois qu'il n'a aucun respect pour vous.
  • Betsy: Moi c'est bien la première fois que je vois un garçon comme vous.
  • Travis Bickle: Vous voulez allez au… au ciné avec moi ?
  • Betsy: Il faut que je retourne au bureau maintenant…
  • Travis Bickle: Oh, je disais pas tout de suite. Je pensais à une autre fois.
  • Betsy: Bien sûr. Vous savez à quoi vous me faites penser ?
  • Travis Bickle: À quoi ?
  • Betsy: À cette chanson, par… Kris Kristofferson.
  • Travis Bickle: Qui c'est ?
  • Betsy: Un chanteur moderne. C'est un prophète. C'est un prophète, un pourvoyeur, moitié réel, moitié fiction. Ambulante contradiction.
  • Travis Bickle: Et c'est moi, ce type-là ?
  • Betsy: Bien sûr, de qui voulez-vous que je parle ?
  • Travis Bickle: Je suis pas un pourvoyeur, je touche pas à la came, moi.
  • Betsy: Non, je disais ça en pensant au mot contradiction. C'est ce que vous êtes.

  • Travis Bickle: J'ai rappelé Betsy à son bureau. Elle m'a dit qu'on pourrait peut-être aller au cinéma après qu'elle aurait fini son travail demain. C'est mon jour de congé. D'abord, elle a hésité, mais je l'ai rappelée et là, elle a accepté.

  • Travis Bickle: Betsy, Betsy… Oh que je suis con. Betsy quoi ? J'ai encore oublié de lui demander son nom. Merde. Des trucs comme ça, il faut que je m'en souvienne.

  • En tout état de cause, New York ne devrait pas de difficulté pour soutenir votre candidature, du moment que votre élection s'annonce bien en Californie. Mais je ne suis pas tranquille dans cette voiture. Nous aurions peut-être dû attendre la limousine.
  • Charles Palantine: Je n'ai rien contre les taxis. Par contre, j'ai un peu peur d'affronter la Californie sans m'y être bien préparé. Ça va nous réserver des surprises.
  • Oh, je peux vous dire une chose…
  • Travis Bickle: Vous êtes Charles Palantine, le candidat ?
  • Charles Palantine: Oui oui, c'est moi.
  • Travis Bickle: 'Je suis un de vos plus fervents supporters, vous savez ? D'ailleurs, c'est bien simple, à tous ceux qui montent dans ce taxi, je leur dis qu'il faut voter pour vous.
  • Charles Palantine: Je suis très touché… Travis.
  • Travis Bickle: Je suis sûr que vous serez élu. La plupart des gens que je connais voteront pour vous. Si je vous disais que j'ai failli mettre un de vos autocollants dans mon taxi ? Mais que du coup la compagnie a dit que c'était contre sa politique. Remarquez, ces gens-là, ils connaissent rien. C'est une bande de gugusses.
  • Charles Palantine: Je vais vous faire un aveu. J'en ai beaucoup plus appris sur l'Amérique en prenant des taxis qu'en montant dans des limousines avec chauffeur.
  • Travis Bickle: Ah oui ?
  • Charles Palantine: Et comment. Je peux vous poser une question, Travis ?
  • Travis Bickle: Allez-y.
  • Charles Palantine: Quel est selon vous le domaine où ça va le plus mal dans ce pays ?
  • Travis Bickle: Ben j'en sais rien. Vous savez, les affaires politiques, faut être dans le coup, hein. J'en sais rien.
  • Charles Palantine: Vous voyez peut-être ce qu'il faut changer ?
  • Travis Bickle: Boh… Il y aura qui on voudra à la tête, ce sera d'abord le coup de torchon, parce que New York, c'est… c'est un dépôt d'ordures à ciel ouvert, foutu merdier. Moi je vous dis que ça. Y'a des moments où je peux plus supporter. Celui qui va devenir président, faudra qu'il… faudra qu'il passe la serpillère, vous voyez de quoi je parle ? Il y a des moments, quand je roule et que je renifle, où j'ai des maux de tête tant c'est moche. Je vous jure. C'est pas une blague. Des maux de tête qui me lâchent plus. Je crois que le président, il faudra qu'il prenne le taureau par les cornes et qu'il foute la merde en l'air. Il y a pas autre chose à faire.
  • Charles Palantine: Eh bien… Je crois vous avoir compris, Travis. Mais la tâche ne sera pas aisée. Il va falloir se préparer à des changements radicaux.
  • Un peu, oui.
  • Charles Palantine: Tenez, Travis. Et gardez la monnaie.
  • Travis Bickle: Merci.
  • Charles Palantine: Je suis content de vous avoir parlé, Travis.
  • Travis Bickle: Moi aussi, monsieur, très content. Vous êtes très bien, je sais que vous gagnerez.
  • Merci.

  • Iris: Allez, vite. Emmenez-moi, grouillez-vous ! Mais démarrez !
  • Sport: Allons, viens ma grande. Allez, sois pas emmerdante.
  • Iris: Lâche-moi, maintenant !
  • Sport: Allez viens, fais pas ton cirque. Tu veux te faire arrêter ? Petite traînée, va. Tu vas t'écraser ? Ici. Toi le taxi, t'as rien vu. Il s'est rien passé.

  • Pas taxi blanc dans Harlem !
  • Va te faire enculer, va !
  • Pourri !

  • Betsy: Bonsoir.
  • Travis Bickle: Bonsoir. Ça s'est bien passé aujourd'hui ?
  • Betsy: Non, pas plus que ça.
  • Travis Bickle: J'ai un cadeau pour vous.
  • Betsy: Oh !

  • Et revoilà Gene Krupa et son fameux tempo syncopé.
  • [Orchestre]
  • Betsy: Pourquoi avez-vous fait ça ?
  • Travis Bickle: À quoi ça sert de gagner de l'argent si c'est pas pour le dépenser ?
  • Betsy: J'aurais bien aimé que vous l'écoutiez.
  • Travis Bickle: Oui moi aussi, mais malheureusement, mon pick-up ne marche plus.
  • Betsy: Votre stéréo est en panne ?
  • Travis Bickle: Oui.
  • Betsy: Et vous vous en passez ? Moi je pourrais pas vivre sans musique.
  • Travis Bickle: Je suis pas tellement dans le coup question musique, mais j'aimerais bien l'entendre. Ça me ferait plaisir.
  • Betsy: Vous voulez dire que vous n'avez pas encore écouté ce disque ?
  • Travis Bickle: Non. Mais je… Je m'étais dit comme ça que peut-être on pourrait l'écouter sur votre pick-up à vous.
  • Faisons un bond d'un demi-siècle en arrière avec Chick Webb !

  • Betsy: Vous n'êtes pas sérieux ?
  • Travis Bickle: Pourquoi ?
  • Betsy: C'est une histoire porno.
  • Travis Bickle: Oh non, c'est un film tout ce qu'il y a de normal. Il y a des tas de couples qui y vont. Il y a toutes sortes de couples qui vont voir ça.
  • Betsy: Vous en êtes certain ?
  • Travis Bickle: Certain. J'en vois entrer sans arrêt. Venez.

  • Travis Bickle: On s'en va déjà ? Enfin, Betsy… Betsy, ne partez pas comme ça, voyons.
  • Ça va, c'est pas un hall de gare, ici.

  • Travis Bickle: Mais… Mais où allez-vous ?
  • Betsy: Il faut que je m'en aille.
  • Travis Bickle: Pourquoi ?
  • Betsy: Je me demande vraiment pourquoi je suis entrée. J'ai horreur de ces films.
  • Travis Bickle: Mais enfin, je… Écoutez, je… je pouvais pas prévoir que vous le prendriez comme ça. C'était marqué que c'était un film éducatif. Vous pensez bien que si j'avais su…
  • Betsy: Il n'y a donc que ce genre de films qui vous intéresse ?
  • Travis Bickle: Ben oui j'y vais, bien sûr. Mais je trouve pas… C'est pas si terrible, surtout celui-là, je veux dire.
  • Betsy: Je suis comme ça, moi. Voir un porno, ça m'excite autant que si on me disait "Alors, on baise ?"
  • Travis Bickle: Je peux vous emmener dans d'autres endroits. C'est pas les cinémas qui manquent, et y'a qu'à y aller. C'est à vous de voir. Je m'y connais pas tellement, mais je peux vous emmener ailleurs.
  • Betsy: Nous sommes très différents.
  • Travis Bickle: Attendez une seconde. Une petite seconde, je…
  • Betsy: Il faut que je rentre. Lâchez-moi, il faut que je rentre.
  • Travis Bickle: Attendez. Attendez une seconde, je veux vous parler, quoi. Il faut que…
  • Betsy: Laissez-moi, je dois partir.
  • Travis Bickle: Mais attendez, enfin. Betsy…
  • Betsy: Taxi !
  • Travis Bickle: Laissez-moi au moins m'expliquer. Ou vous, dites-moi ce qui ne va pas. Je pensais pas que… Mais vous ne prenez pas le disque ?
  • Betsy: Je l'avais déjà.
  • Travis Bickle: Oh, faites-moi plaisir Betsy, je l'avais acheté spécialement pour vous.
  • Betsy: D'accord, ça m'en fera deux. Allons-y.
  • Travis Bickle: Je pourrais vous appeler… Nom de Dieu, j'en ai un, de taxi.

  • Travis Bickle: Allô Betsy ? Bonjour, c'est Travis. Comment ça va ? Dites, je… Il faut m'excuser pour… pour l'autre soir. Je savais pas que ça vous froisserait à ce point-là. Mais si, mais si. Je savais pas. Je savais pas si ça vous froisserait, sinon je… je vous aurais emmenée ailleurs, vous comprenez. Vous vous sentez mieux ? Oh, c'est peut-être un virus. Un machin comme ça, des fois, ça dure que vingt-quatre heures. Oui oui, ça se peut, oui. Euh… Dites, je… Vous avez beaucoup de travail. Oui, c'est… Dites, ça vous dirait de dîner avec moi… Oh, dans quelques jours, comme ça, je… Ah bon, alors disons un café ? Hein ? Je passe vous prendre à la permanence. Je sais pas, moi, je pourrais… Ah bon. Bon… Bon. Oui, je… Vous avez reçu mes fleurs avec le… Vous les avez pas reçues ? Mais… J'ai envoyé des fleurs pourtant et je… Ah bon, d'accord. Ah… Mais je… Je peux vous rappeler ? Demain ou après-demain, je… Oui. Non, je vais… Oui, oui, bien sûr, oui. Au revoir.

  • Travis Bickle: J'ai essayé plusieurs fois de l'appeler, mais à la suite de coup de fil, elle a plus voulu venir à l'appareil. Je lui ai encore envoyé des fleurs, et elle les a refusés. Le parfum des fleurs m'a rendu encore plus malade. Mes maux de tête ont empiré. Je dois avoir un cancer à l'estomac. Et pourtant, je ne devrais pas me plaindre. Il y en a des plus… Il y en a des plus malheureux que moi. On a que l'âge de ses artères.

  • Tom: Je veux pas d'histoires, compris ?
  • Travis Bickle: Enfin qu'est-ce qui vous prend ? Pourquoi vous ne me parlez pas ?
  • Tom: Venez…
  • Travis Bickle: Pourquoi vous ne me parlez pas ? Pourquoi vous ne me répondez pas quand je vous téléphone ? Vous croyez que je ne sais pas que vous êtes là ?
  • Tom: Ne faites pas d'histoires…
  • Travis Bickle: Vous croyez que je ne le sais pas ? Vous croyez ça ?
  • Tom: Vous voulez bien partir ?
  • Travis Bickle: Oh toi, fous-moi la paix.
  • Tom: D'accord, mais partez.
  • Travis Bickle: Je voulais que vous sachiez que je ne suis pas dupe.
  • Tom: Bon écoutez, ça suffit comme ça.
  • Travis Bickle: Faut pas croire !
  • Tom: Venez par-là. C'est pas un endroit pour vous… D'accord ?
  • Travis Bickle: Bas les pattes !
  • Tom: D'accord, mais alors partez !
  • Travis Bickle: Bas les pattes !
  • Tom: Je veux bien mais partez. Allez… Soyez raisonnable.
  • Travis Bickle: Vous voulez que je vous dise ? Votre vie est un enfer et vous allez crever en Enfer avec vos semblables !
  • Tom: Je vous préviens, il y a un flic dans la rue !
  • Travis Bickle: Qui se ressemble s'assemble !
  • Tom: Bon, j'appelle le flic. Monsieur l'agent ! Monsieur l'agent ! Monsieur l'agent ! Ne remettez pas les pieds ici, ou j'appelle le commissariat !

  • Travis Bickle: Je me rends compte maintenant à quel point elle est pareille aux autres. Froide et distante. Y'a beaucoup de gens comme ça. Des femmes, surtout. On dirait un syndicat.

  • Client: Taxi !

  • Client: Très bien. Arrêtez-vous après le croisement. À l'angle, là, ça ira très bien. Non non, pas ça, pas ça, ho ho. Le compteur. Qu'est-ce que vous foutez ? Qu'est-ce que vous faites avec ce compteur ? Je vous ai dit de le… Est-ce que je vous ai dit qu'il fallait le couper ? Remettez-le, s'il vous plaît. Laissez tourner le compteur, je m'en fous de ce que j'aurai à payer. Non, je vous… J'ai pas dit "Je descends". Remettez-moi ce compteur. Branchez-le. Mettez-le, c'est ça. Remettez-le. Qu'est-ce que vous écrivez ? N'écrivez pas. Posez votre carnet et attendez. Je vous ai pas dit d'écrire ni de faire quoi que ce soit. J'ai dit "Arrêtez-vous au croisement. Arrêtez-vous au croisement et attendez." On va rester là.

  • Client: Chauffeur, vous voyez cette lumière, là-haut ? À la fenêtre ? La lumière, la fenêtre là-haut, au deuxième étage. Celle qui est la plus près… La fenêtre la plus près de l'immeuble. La lumière, là-haut à la fenêtre. Au deuxième étage. Vous êtes aveugle ? Vous voyez la lumière ? Vous la voyez… Vous voyez la femme à la fenêtre ? Est-ce que… Est-ce que vous voyez la femme derrière la fenêtre ?
  • Travis Bickle: Oui.
  • Client: Vous voyez cette femme, donc. Moi je veux que vous voyiez cette femme, parce que c'est ma femme. Mais c'est pas mon appartement. Ça n'est pas mon appartement. Vous savez qui habite-là ? Non, vous pouvez pas le savoir, je dis ça comme ça. Mais vous savez qui habite là ? Un nègre habite-là. Sale monde, hein ? Et moi je vais la tuer. Y a que ça à faire. Il y a que ça à faire. Il le faut. Je vais la tuer. Qu'est-ce que vous en pensez ? Je vous demande ce que vous en pensez. Ne répondez pas. Vous n'êtes pas forcé de répondre. Je vais la tuer. Je vais al tuer avec un revolver, un Magnum .44. Avec un Magnum .44, oui. Je vais la tuer avec cette arme. Vous avez vu ? Vous avez déjà vu le visage d'une femme après un coup de .44 ? C'est… Oh, c'est… Ça lui bousille la gueule. Voilà ce que je lui réserve, à son visage. Et vous avez déjà dans quel état ça lui met le con ? Oh, faut le voir ! Faut le voir, un bon coup de Magnum .44 dans le con d'une femme, faut le voir ! Je sais, vous devez penser que je suis… Enfin bref. Vous pensez que je suis un peu cinglé sur les bords ? Oui, vous pensez que je suis cinglé. C'est ça, vous pensez que je suis cinglé ? Hmm ? On m'ôtera pas de l'idée que vous me prenez pour un cinglé. Vous me trouvez cinglé ? Je suis cinglé pour vous ? Ce n'est pas la peine de répondre. Je vais vous régler la course. Pas la peine de répondre.

  • Sorcier: Et je vois monter un véritable nain. Mais alors très très bien fringué. Costard italien, beau gosse, avec une belle fille, une grande blonde.
  • Une femme naine ?
  • Sorcier: Mais non, je te parle du mec. La blonde, c'était une grande.
  • Ah ouais, d'accord.
  • Sorcier: C'est la fille qui était grande.
  • Ces nabots, ils sont marrants. [Rires] J'aime bien en avoir un de temps en temps dans le bahut.
  • Sorcier: Ah bon ?
  • Ils me font marrer, moi. C'est toujours devant qu'ils veulent monter.
  • Sorcier: Ah, les cons… Un coup, je charge deux pédés. Et ils me disent "On va dans le centre." Ils portaient plein de strass sur leurs t-shirts. Puis ils commencent à se chamailler, à gueuler. Et y'en a un qui traite l'autre de vieille pute. Alors le mec, il lui fout des gnons sur la tronche. Alors moi je leur dis : "Écoutez, vous faites ce que vous voulez, moi je m'en fous. La vie privée, c'est sacré. Chez vous, vous êtes libres, vous tirez les rideaux et O.K. On est en Amérique, c'est un pays libre, le droit au bonheur, c'est prévu par la loi, vous êtes consentants, vous êtes adultes… Mais attention. Ici vous êtes dans mon bahut, alors les mecs, tabassez-vous ailleurs, c'est bien compris ? Ailleurs, vous faites ce que vous voulez."
  • Il faut les expédier en Californie, parce qu'en Californie, quand deux pédés se séparent, il y en a un qui doit payer à l'autre une pension alimentaire.
  • On voit de ces trucs, maintenant.
  • Sorcier: C'est pas mal, ça. Faut dire qu'ils ont toujours eu des idées avancées, là-bas en Californie.
  • Ouais…
  • Sorcier: Et bien sûr, il a fallu que je les vire du bahut.
  • Moi une fois j'ai vu un flic qui poursuivait un gars unijambiste, un gars avec des béquilles, vous voyez ?
  • Un flic qui avait des béquilles ?
  • Mais non, le gus qui était poursuivi. Les flics, eux, ils font pas de détail.
  • Salut, Travis.
  • Hé, tu les as mes cinq dollars, toi ? Oh, il est en forme, e copain. Il est bon à faire. Eh bien moi ce soir, j'aurais pas eu un flèche si j'avais pas chargé des provinciaux à l'aéroport. Mon vieux, je te les ai baladés. Incroyable. Ils m'ont éclairé de cinq dollars.
  • Sorcier: C'est bon aujourd'hui ?
  • Travis Bickle: Rien de trop.
  • Sorcier: Oui bon, ben je me tire.
  • Travis Bickle: Hé, vieux. Vieux. T'as deux secondes à m'accorder ?
  • Salut tombeur !
  • Merci Johnny, à la prochaine.

  • Ha ! Hé hé !
  • Qu'est-ce que tu veux, toi ?
  • T'as un beau cul.
  • Oh, tu vas me foutre le camp, morveux ?
  • Mais ça empêche pas que je trouve que t'as un beau cul !
  • Attends, tu vas voir si je t'attrape, toi…
  • Sorcier: Alors ?
  • Travis Bickle: Ben voilà, je te connais bien, mais on a jamais beaucoup discuté.
  • Sorcier: Ouais.
  • Travis Bickle: Et… Je me suis dit que t'as dû en voir tu pourrais…
  • Sorcier: Ben écoute, on m'appelle le Sorcier, c'est pas pour rien.
  • Travis Bickle: C'est que… Tu vois, c'est que je… Il y a…
  • Sorcier: Ben quoi, c'est la vie qu'est pas une vie ?
  • Travis Bickle: Voilà, c'est la vie qui est pas…
  • Sorcier: Ouais, tout ça c'est normal. Ça arrive à des gens très bien.
  • Travis Bickle: J'ai plus le moral, je suis déprimé. Il y a des moments où je me demande, tu vois, si… Et il va falloir que j'en sorte. Y'a pas, faudra que ça pète ou que ça dise pourquoi.
  • Sorcier: C'est le taxi à vie qui te fait peur ?
  • Travis Bickle: Oui, enfin… Non… J'en sais rien. Je veux descendre dans la rue, parce que… J'ai vraiment… Tu sais, j'ai vraiment envie de… Oh, il y a des moches idées qui me travaillent dans la tête.
  • Sorcier: Non, tu vois, il faut voir les choses comme ça. Un mec… Un mec il a un travail, tu vois ? Et son travail… Comment je te dirai ça, voyons ? Il se confond avec, tu comprends ? C'est vrai, quoi. Tu fais un truc, et ben tu deviens ce truc-là. Et moi qui te parle, je fais le taxi depuis déjà dix-sept ans, tu vois ? Dix ans de nuit. Eh ben je suis toujours pas patron et tu veux savoir pourquoi ? Parce que j'ai pas envie. Tu vois, moi il faut que je fasse ce que je veux. Moi faut que je fasse la nuit et que je conduise le bahut d'un autre. Tu me suis ? Tu comprends, vieux, on devient finalement un travail et puis on n'est plus que ça. Tu… Tu prends un gars, il vit un Brooklyn, un autre, il habite à Sutton Place. T'en as un, c'est un avocat, un autre il est docteur… T'as un gars qui agonise, un autre qui est en forme et… Et puis ça se renouvelle. Ah, remarque, si j'étais jeune comme toi… Je vais te dire. À ton âge, on tringle, on se saoule, on a toujours plein de choses à faire.
  • Travis Bickle: Euh…
  • Sorcier: Bah, de toute façon t'as pas le choix. On est tous baisés. Enfin plus ou moins.
  • Travis Bickle: Des conneries, j'en ai entendu, mais des comme ça, je dois dire qu'il y a la dose.
  • Sorcier: Je suis pas Einstein, je suis un mec ordinaire. Je fais le taxi, moi, c'est tout. Tu veux que je te dise ? Je suis même pas foutu de comprendre de quoi t'as voulu me parler.
  • Travis Bickle: Ben j'en sais rien moi-même, alors c'est te dire.
  • Sorcier: Ne te fatigue pas les méninges. Laisse glisser, vieux, n'appuie pas. Tu sais, j'en ai vu un tas dans ma putain de vie et… Je sais. OK ?
  • Travis Bickle: Oui, merci. Je crois que…
  • Sorcier: Ah oui, laisse rouler. Ça ira, tu verras. Ça ira.

  • Journaliste: Que pensez-vous de votre adversaire ? Godwin a-t-il des chances aux prochaines élections primaires ?
  • Charles Palantine: Eh bien, monsieur Godwin est un homme éminent. Il ferait même un adversaire très estimable, s'il se cantonnait dans l'opposition. Je pense que mon programme est mieux défini que le sien, et en tout état de cause, il est plus imaginatif. Et de ce fait, je suis mieux armé pour l'emporter. C'est d'ailleurs une épreuve de style, car ce n'est pas lui qui gagnera les primaires, c'est moi.
  • Journaliste: Je comprends, oui. Eh bien, il me reste à vous poser une dernière question au sujet de votre campagne. Comment se passe-t-elle et comment la ressentez-vous ?
  • Charles Palantine: Voyez-vous, je mise à fond sur notre slogan "Nous sommes le peuple". En d'autres termes, que le peuple gouverne. Au départ, j'ai cru faire preuve d'un bien grand optimisme. Et bien je dois avouer que je suis plus optimiste aujourd'hui que par le passé. Le peuple a répondu à toutes les demandes que j'ai formulées récemment. Le peuple a commencé à jouer son rôle. Je sais que j'ai la corde du plus grand nombre. Je sais que cela continuera jusqu'aux primaires, je sais que cela va continuer à Miami et je sais que ctte vague me conduria jusqu'à la présidence lors de la bataille de novembre.

  • Je la tuerai, nom de Dieu ! Je la tuerai ! Nom de Dieu, je la tuerai ! Sacré bordel, si elle me tombe dans les pattes ! Je la tuerai, cette salope ! Je la tuerai ! Je la tuerai ! Oui, je la tuerai ! Je la tuerai, nom de Dieu ! Si elle me tombe dans les pattes, je la tuerai !
  • Iris: Dis donc, il est vachement flippé. Et ce taxi nous suit.
  • Ben le regarde pas.
  • Salut, on va faire un tour ensemble ?
  • Ouais, pourquoi pas.

  • Travis Bickle: Toute ma vie, j'ai été suivi par la solitude. Partout. Dans les bars, les voitures, sur les trottoirs, dans les magasins, partout. Il y a pas d'issue. Je suis abandonné de Dieu. 8 juin. Je viens de tourner une nouvelle page de ma vie. Les jours passent avec régularité, encore et encore. Chaque jour, indiscernable de celui qui le suit. Une longue chaîne continue. Et puis soudain, un changement.

  • Hé, Travis, je t'ai parlé d'Andy la Cool ? C'est un représentant de commerce.
  • Andy: Bonjour, Travis. Ça va ?

  • Travis Bickle: Vous avez un .44 Magnum ?
  • Andy: Ça coûte cher, une arme comme ça.
  • Travis Bickle: Ça fait rien, j'ai l'argent.
  • Andy: C'est un vrai monstre. Ça vous arrête une voiture à cent mètres, balle en plein moulin. Tenez. Du tout premier choix et de première marque. Regardez ça. Ça c'est de toute beauté. Oh bien sûr, je pourrais vendre cette arme à un bougnoule de Harlem pour 500 dollars, mais pour principe de la vendre du bouc à des gens comme il faut. Qu'est-ce que vous dites de ça ? Oui, c'est peut-être un peu encombrant pour un usage pratique. Dans ce cas, pour vous, je verrais mieux un .38 à canon court. Regardez ça. C'est un vrai bijou, avouez. Nacré, chromé, canon court. Aussi efficace qu'un revolver d'ordonnance. Sur toute cible, vous faites mouche. Le Magnum, on l'utilise en Afrique pour tuer les éléphants. Le .38, ça c'est vraiment une belle arme. Certains de ces revolvers, ce sont des jouets. Mais ce .38 là, vous pouvez vous en servir comme d'un marteau. Ça n'empêche pas que quand il le faut, vous le mettez dans la plaque. C'est une arme qui en a dans le ventre, et une force d'impact incroyable. Vous êtes intéressé par un automatique ? J'ai un colt, un .25 automatique. Très jolie petite arme. Je dirais même belle. Six balles dans le chargeur, une balle dans la culasse, si vous êtes assez fou pour charger la culasse. Tenez, regardez celui-là. Walter 380, avec un chargeur de huit. Ça c'est très très bien. Une vraie petite merveille. Pendant la deuxième guerre, c'est ça qui remplaçait le P38. On ne le donnait qu'aux officiers. C'est pas une petite merveille ?
  • Travis Bickle: Combien pour le tout ?
  • Andy: Ah, tout le paquet ? Vous savez, il faudrait être bien bête pour se balader dans les rues avec cette artillerie. Tenez. Voilà un superbe holster fait mains que j'ai fait fabriquer au Mexique. 40 dollars. 350 pour le Magnum, 250 pour le .38, 125 pour le .25, 150 pour le 380. Prenez ça et attendez-moi, je descendrai avec vous. Ah, il vous faut de la came ? De l'herbe, hasch, coco, mescaline, sédatif, nembutal ou chloral hydrate ? Ou peut-être des stimulants, des amphé ?
  • Travis Bickle: Non, ça m'intéresse pas, la came.
  • Andy: De la poudre de méthédrine, je peux vous en procurer. Ou du trimethoxy ? Vous n'êtes pas accroché ? Et pour une Cadillac ? J'en ai justement une toute neuve, en toute propriété, pour 2 000 dollars.

  • Travis Bickle: 29 juin. Il faut que je me remette en forme, la station assise m'a avachi, j'ai trop abusé de moi et depuis trop longtemps. À partir de maintenant, je ferai cinquante élévations chaque matin et cinquante tractions. Fini les comprimés, finie la mauvaise nourriture, finis les destructeurs de mon corps. À compter d'aujourd'hui, réorganisation totale. Chacun de mes muscles sera trempé.

  • Travis Bickle: Cette idée avait germé dans mon esprit depuis quelques temps. Ça c'est de la puissance pure. Tous les archers du roi y épuiseraient leurs carquois.

  • Et où est-ce qu'on peut se réapprovisionner ?
  • Betsy: Où voulez-vous que l'on trouve d'autres brochures ? À la permanence ?

  • Tom: Ça marche ?
  • Non, cette vacherie ne marche pas.
  • Tom: Ça vient peut-être des haut-parleurs ?
  • Ils n'ont rien, les haut-parleurs. J'ai branché ces trucs-là des centaines de fois.
  • Tom: Des centaines de fois ?
  • Oh ouais, je m'y connais, t'inquiètes pas.
  • Tom: Et elles remontent à quand ces connaissances ?
  • Si tu veux la vérité, je l'ai jamais fait.
  • Tom: Betsy ! Betsy !
  • Betsy: Quoi ?
  • Tom: Betsy, viens voir, viens.

  • Travis Bickle: Salut. Hé, vous êtes du service secret, vous ? Hein ?
  • Garde: Non. J'attends seulement le sénateur.
  • Travis Bickle: Ah, vous attendez le sénateur… Pour une réponse, ça, c'est trouvé. Merde. Et moi j'attends qu'il y ait du soleil. Non sérieux. Si je vous ai questionné histoire de savoir si vous êtes du service secret – mais rassurez-vous, je dirais rien – c'est parce que je… J'ai vu des gars qui m'avaient l'air bizarre, par là-bas dans le coin.
  • Garde: Ah bon ?
  • Travis Bickle: Oui, même qu'ils étaient juste là au fond, vous voyez ? J'ai pas rêvé, quoi… Et ils m'ont fait l'effet d'être…
  • Garde: D'être inquiétant ?
  • Travis Bickle: Oui. Ben où ils sont passés ? Est-ce que c'est dur de faire partie du service secret ?
  • Garde: Pourquoi ?
  • Travis Bickle: Comme ça, par curiosité. Aussi, ce serait dans mes cordes, je crois. Je suis très observateur.
  • Garde: Ah.
  • Travis Bickle: J'ai servi dans les Marines à Saigon. J'ai le sens de la foule. J'ai vu le truc que vous portez sur la poitrine. C'est un genre d'insigne, c'est ça ?
  • Garde: Si on veut.
  • Travis Bickle: Un insigne. Un insigne secret pour un service secret. Quels flingues vous avez sur vous en service ? Des colts ? Des revolvers ? 357 Magnum ? Ou peut-être même encore plus balaise ?
  • Garde: Dites-moi… Si vraiment ça vous intéresse. Donnez-moi donc votre nom et votre adresse. Nous vous enverrons tout pour le dossier d'inscription. Ça vous dirait ?
  • Travis Bickle: Vous le feriez ?
  • Garde: Bien sûr.
  • Travis Bickle: Oh, avec joie ! Moi je m'appelle Henry. Krinkle. K-R-I-N-K-L-E. J'habite au 104 Hopper Avenue.
  • Garde: Hopper ?
  • Travis Bickle: Comme un lapin qui fait Hop. Hopper. À Fair Lawn, New Jersey.
  • Garde: Est-ce qu'il y a un code postal ?
  • Travis Bickle: Oui. 610452. Voilà.
  • Garde: Euh… Ça fait six chiffres. 61…
  • Travis Bickle: Oh, pardon, 6104 et 5.
  • Garde: Bon.
  • Travis Bickle: Je pensais à mon numéro de téléphone.
  • Garde: Très bien, j'ai pris note de tout. On vous enverra tout directement chez vous.
  • Travis Bickle: Ça c'est chouette. Merci. C'est très chouette. Au revoir. Faites gaffe, aujourd'hui.
  • Garde: Oui, j'ouvre l'œil.
  • Travis Bickle: Faut drôlement faire gaffe. Vous êtes exposé là où vous êtes. Au revoir.
  • Raté !

  • Travis Bickle: Hein ? Hein ? Je flinguerai ça, moi. Feignasse, salopard. Je te vois venir, petite vache. Ordure. Je flingue plus vite que toi. Je me planque-là et tu me provoques. Alors, mec, tu provoques ? Hmm ? Tu provoques ? Fais pas ça où t'es foutu. C'est à moi que tu parles ? C'est à moi que tu parles ? C'est à moi que tu parles ? Alors, à qui est-ce que tu parles ? T'en voies un autre que moi ici ? J'en vois pas d'autre que moi ici. À qui tu parles, alors ? Tu vas le dire, oui ou non ? Oh, oui… Oh, d'accord.

  • Travis Bickle: Écoutez bien, bande de dépravés. Vous avez devant vous un homme qui en a marre. Un homme qui n'en peut… Écoutez bien, bande de dépravés. Voilà l'homme pour qui la coupe est pleine. L'homme qui s'est dressé contre la racaille, le cul, les cons, la crasse, la merde. Voilà quelqu'un qui a refusé.

  • Travis Bickle: 'Pan, dans ta tête.

  • Commerçant: Ah, Travis ! Como estas ? Que pasa ?
  • Travis Bickle: Te dérange pas.
  • Commerçant: Oui, qu'est-ce que tu veux ?
  • Braqueur: Ferme ta gueule et passe-moi le tiroir-caisse. Allez. Dépêche-toi ! Allez, passez-moi le fric.
  • Commerçant: Non, me tuez pas, te donne le fric. Je te la donne.
  • Braqueur: Discute pas, hein. Envoie. File-le-moi. Donen-moi le blé.
  • Commerçant : 'Oui oui. C'est tout ce que j'ai, comme argent, c'est tout.
  • Braqueur: Donne-moi le reste.
  • Commerçant: Je te dis c'est tout ce que j'ai. Qu'est-ce que tu veux que je te donne d'autre ? J'ai pas d'autre argent.
  • Braqueur: T'en as encore. Donne-moi tout. Dans tes chaussettes. Fouilles tes godasses, je sais que tu as plein de pognon.
  • Commerçant: Je te dis que c'est tout ce que j'ai.
  • Braqueur: Tu vas me le filer, ton fric, oui ou merde ?
  • Travis Bickle: Hé, hé !
  • [Coup de feu]
  • Commerçant: Tu l'as eu ?
  • Travis Bickle: Oui, je l'ai eu. Saloperie, va.
  • Commerçant: Il est mort ?
  • Travis Bickle: Je crois pas, il bouge les yeux.
  • Commerçant: Fumier de nègre.
  • Travis Bickle: J'ai pas de permis de port d'arme. Qu'est-ce que je vais faire ? Ça va m'attirer des emmerdes ?
  • Commerçant: T'en fais pas pour ça, je m'occupe de lui.
  • Travis Bickle: Et qu'est-ce que je te dois ?
  • Commerçant: Non non, penses-tu. Tire-toi.
  • Travis Bickle: Je te paie maintenant ou plus tard ?
  • Commerçant: Tire-toi, tire-toi. Il faut que je m'occupe de lui, maintenant. Taille-toi. Ça fait le cinquième de ces fumiers, cette année. Je vais t'apprendre, moi. Cabrón ! Maricón !

  • Charles Palantine: Aujourd'hui, moi je vous dis : Nous sommes le peuple ! Nous avons souffert ! Nous sommes passés par-là. Nous le peuple, avons souffert au Vietnam. Nous, le peuple, avons souffert et souffrons encore du chômage, de l'inflation galopante, de la délinquance et de la corruption.

  • Travis Bickle: Chers pères et mères. Juillet, je m'en souviens très bien, c'est non seulement le mois de votre anniversaire de mariage, mais aussi celui de la fête des pères et de l'anniversaire de maman. Je regrette de ne pas me rappeler les dates exactement, mais j'espère que cette carte fera pour toutes ces fêtes. Je regrette aussi de ne pas pouvoir vous envoyer mon adresse comme je vous l'avais promis l'an dernier. Mais la nature délicate de ma mission auprès du gouvernement exige le secret le plus absolu. Je sais que vous le comprendrez. Je me porte très bien et je gagne beaucoup d'argent. Je fréquente une jeune fille depuis quelques mois et je sais que vous en seriez fiers si vous pouviez la voir. Elle s'appelle Betsy, mais je ne peux pas vous en dire plus.

  • Hé, l'ami, tu restes pas ici. Réveille-toi, réveille-toi ! Allez, circule, fous-moi le camp !

  • Travis Bickle: J'espère que ma petite carte vous trouvera tous en bonne santé comme je le suis. J'espère aussi que personne n'est mort. Ne vous en faites pas pour moi. Un jour, quelqu'un frappera à votre porte, et ce sera moi. Votre fils affectionné, Travis.

  • Travis Bickle: Merde ! Bon Dieu de merde !

  • Iris: Alors je lui ai dit à Sport "Si tu veux je le fais". Et tu sais ce qu'il dit ?
  • Ce type-là je l'ai déjà vu hier.
  • Iris: Tu cherches de la compagnie ?
  • Travis Bickle: Ouais.
  • Iris: Tu vois ce gars, là devant ?
  • Travis Bickle: Ouais.
  • Iris: Bon alors va lui parler. Il s'appelle Matthew. Et moi je t'attends près de la voiture.
  • Travis Bickle: D'accord. C'est toi Matthew ? Je veux une fille.
  • Sport: Monsieur l'agent… Juré j'ai pas de piquouses. J'attends mon copain qui doit venir. Vous allez pas me coffrer pour rien, quand même.
  • Travis Bickle: Non, je suis pas un flic. Je suis…
  • Sport: Alors pourquoi vous me demandez une fille ?
  • Travis Bickle: Parce que c'est elle qui m'a envoyée.
  • Sport: Et c'est peut-être pas un .38 qu'il y a dans votre chaussette ?
  • Travis Bickle: Un .38 ? Non, non… Je suis pas armé.
  • Sport: Ah le con. Alors, t'es un vrai cowboy ?
  • Travis Bickle: Oui.
  • Sport: Ah, ça change tout, mec, ça change tout. T'as le feu vert. Quinze dollars, t'as quinze minutes. Pour vingt-cinq dollars, t'as la demi-heure.
  • Travis Bickle: Hmm, intéressant.
  • Sport: Cowboy, hein ? J'avais un cheval dans le temps, à Coney Island. Il s'est fait renverser par une voiture. Enfin… Bon, alors ou tu craches ou tu files. Mais si tu veux pas te retrouver le portefeuille à plat, ne la baise pas. Parce qu'on ne peut plus décrocher une fois qu'on a mordu dedans. Elle a douze ans et demi et une chatte comme ça, on en voit pas deux dans sa vie. Tu peux faire tout ce que tu veux avec elle. Tu vois, t'imagines ce que tu veux. Tu te la montes, elle te monte, par derrière, en levrette, comme tu veux, au choix. Avec elle, c'est pas un engin que t'auras, mais une grenade explosive. Mais pas de brutalité. On est d'accord ?
  • Travis Bickle: C'est bon, je suis preneur.
  • Sport: Hé, mec ! C'est pas ici qu'il faut sortir ton fric ! C'est moi que tu veux baiser ? C'est pas moi que tu baises, c'est elle. Alors c'est à elle que tu files le pognon. Allez, va. À un de ces jours, poulet.
  • Travis Bickle: Qu'est-ce que t'as dit ?
  • Sport: À un de ces jours, poulet.
  • Travis Bickle: Je ne suis pas un poulet.
  • Sport: T'as intérêt, parce que je t'ai photographié. Je suis pas un con.
  • Travis Bickle: Je suis pas con non plus.
  • Sport: T'avais pourtant la gueule à ça. Allez, t'occupes pas, va te marrer un bon coup, mec. T'es un sacré rigolo. Ben, faut pas se fier aux apparences. Allez, va prendre du bon temps.

  • Hé. La chambre, c'est dix dollars, payé comptant. Fais gaffe, je chronomètre.
  • Iris: Hé ben, entre.
  • Travis Bickle: Vous avez vraiment douze ans et demi ?
  • Iris: Écoute, t'as pas de temps à perdre. C'est vite passé, un quart d'heure. Quand la cigarette sera finie, ce sera fini pour toi.
  • Travis Bickle: Quel âge tu as ? Tu veux pas me le dire ? Comment tu t'appelles ?
  • Iris: Facilité.
  • Travis Bickle: C'est pas un nom, ça, facilité.
  • Iris: Mais c'est facile à se rappeler.
  • Travis Bickle: Mais c'est comment, ton vrai nom ?
  • Iris: Je l'aime pas, mon vrai nom.
  • Travis Bickle: Vas-y, dis-le, même si tu l'aimes pas.
  • Iris: Iris. Tu te rends compte ?
  • Travis Bickle: Qu'est-ce que tu reproches à ce nom-là ? Je le trouve très joli, moi.
  • Iris: Oui, toi tu trouves…
  • Travis Bickle: Non, fais pas ça. Fais pas ça. Tu te souviens pas de moi ? Mais si. Enfin, tu te rappelles la fois où t'es monté dans un taxi. Même que c'était un taxi jaune et quand t'as ouvert, il y a un certain Matthew qui s'est pointé et il a dit qu'il voulait pas que tu partes. Il t'a prise par le bras.
  • Iris : 'Alors là tu vois, je me souviens pas.
  • Travis Bickle: Tu te souviens pas du tout de ça ?
  • Iris: Non.
  • Travis Bickle: Bon, ça fait rien, moi je vais tirer de là.
  • Iris: On ferait mieux de s'y mettre, sans quoi Sport, il va piquer sa rage. T'as une préférence ?
  • Travis Bickle: Je suis pas venu pour ça. Qui c'est, Sport ?
  • Iris: Oh, c'est Matthew. Moi je l'appelle Sport. Tu veux qu'on commence tout de suite ?
  • Travis Bickle: Écoute, je… Je sais pas. C'est vrai, quoi. C'est pas si difficile à comprendre. C'est toi qui es montée dans mon taxi. C'est toi qui voulais tout plaquer ce soir-là.
  • Iris : 'Mais je devais être vachement défoncée.
  • Travis Bickle: Pourquoi ? Je comprends pas. Il te drogue ?
  • Iris: Oh, dis pas de conneries.
  • Travis Bickle: Qu'est-ce que tu fais ?
  • Iris: Tu veux pas baiser ?
  • Travis Bickle: Non. Je t'ai déjà dit que non. Je veux t'aider.
  • Iris: C'est à moi de t'aider, monsieur.
  • Travis Bickle: Oh, merde ! Non mais c'est pas vrai ! Merde, quoi. Qu'est-ce que t'as dans la tête ? Dur, hein ?
  • Iris: C'est vrai, au fond. T'es pas obligé.
  • Travis Bickle: Mais enfin, bon Dieu, t'as pas envie de faire autre chose ? Tu comprends au moins pourquoi je suis monté ?
  • Iris: Oui, oui, je crois que oui. Un soir, c'est moi qui ai voulu monter dans ton taxi, et maintenant c'est toi qui veux m'emmener. C'est ça ?
  • Travis Bickle: Ben oui. Et pourquoi t'as pas envie de partir ?
  • Iris: Je suis libre de partir quand ça me chante.
  • Travis Bickle: Alors pourquoi t'as fait ça ce soir-là ?
  • Iris: J'étais défoncée, je te dis. Tu comprends ? C'est pour ça qu'ils m'ont reprise. Et même quand je suis pas défoncée, je peux pas aller ailleurs, alors… Tout ce qu'ils font, c'est de… de me protéger contre moi-même, tu vois ?
  • Travis Bickle: Ah… Moi je… Je nage, moi. Je nage, mais j'aurais toujours essayé.
  • Iris: Écoute. Je te trouve gentil, tu sais. Je parle sérieusement, cette fois.
  • Travis Bickle: Ah. Bon, je pourrai te revoir ?
  • Iris: T'as de ces questions…
  • Travis Bickle: 'Non, je parle pas de ça. Mais je pensais te fréquenter, te sortir. C'est pas une vie que tu mènes, ici.
  • Iris: Bon, au petit-déjeuner, demain, ça te va ?
  • Travis Bickle: Demain ?
  • Iris: Oui, je me lève vers une heure.
  • Travis Bickle : 'Une heure ?
  • Iris: Vers une heure.
  • Travis Bickle: Hmm-hmm. Ben, c’est-à-dire que… Moi je…
  • Iris: Faut savoir, hein. Tu veux oui ou non ?
  • Travis Bickle: Oh je veux bien, entendu. Ça me va. Alors entendu, à une heure.
  • Iris: À une heure.
  • Travis Bickle: Entendu. Alors à demain. Iris, je m'appelle Travis.
  • Iris: Merci, Travis.
  • Travis Bickle: Au revoir, Iris. On se voit demain. Douce Iris.

  • Travis Bickle: Ça, c'est à vous. Attention, le gaspillez pas.
  • Sport: Tu peux revenir quand ça te plaît, cowboy.
  • Travis Bickle: Ça se fera.

  • Iris: Pourquoi tu veux tellement que je retourne chez mes parents, hein ? On me déteste, là-bas. Moi si je me suis tirée, c'est que j'avais une bonne raison. C'est froid, chez eux, un désert.
  • Travis Bickle: Je comprends mais tu ne peux pas vivre comme ça. Ici, c'est l'Enfer. Une fille, ça doit être en famille.
  • Iris: MLF, t'as entendu parler ou pas ?
  • Travis Bickle: T'es pas une femme qu'il faut libérer, enfin. T'es encore toute gosse. Tu devrais être à la maison avec tes parents. Tu devrais porter des jolies robes, t'amuser avec des petites fleurs. Tu devrais même aussi aller à l'école. Le truc classique, enfin.
  • Iris: Mon Dieu, alors toi, tu dates…
  • Travis Bickle: Non, je date pas. C'est toi qui dates. Tu déconnes, oui. Non mais enfin tu te vois ? Tu sors avec toutes les épaves qui traînent dans les rues. Les sales types, les vicelards. Et tu leur vends ton… Enfin, tu te vends, et pour pas un rond en plus. Pour un sale petit maque. Un petit maque qui relève le compteur. Et c'est moi qui date ? Mais à côté de moi, tu n'es qu'un fossile. Jusque-là, j'ai encore jamais baisé avec une bande de tueurs et de drogués, comme tu le fais. Ça s'appelle être à la cool, ça ? Haha… Mais de quel monde tu sors, hein ?
  • Iris: Qui est un tueur ?
  • Travis Bickle: L'autre, là. Sport, c'est un tueur. Un vrai tueur.
  • Iris: Sport n'a jamais tué personne.
  • Travis Bickle: Il a sûrement tué quelqu'un.
  • Iris: Il est de la balance.
  • Travis Bickle: Il est quoi ?
  • Iris: Je suis balance moi aussi. C'est pour ça qu'on s'entend si bien.
  • Travis Bickle: C'est un tueur pour moi, pas autre chose.
  • Iris: Je crois que… c'est les cancers qui font les meilleurs amants, mais dans la famille, on est tous des signes d'air.
  • Travis Bickle: C'est aussi un type qui se drogue.
  • Iris: Mais d'où que tu te prends le droit de faire de la morale ? Tu te crois mieux que nous. Regarde un peu la poutre qui est dans ton œil et pas la paille du voisin.
  • Travis Bickle: Comment tu vas faire avec Sport et l'autre fumier ?
  • Iris: Quand ?
  • Travis Bickle: Quand tu t'en iras.
  • Iris: J'en sais rien. Je les plaquerai, c'est tout.
  • Travis Bickle: Tu vas t'en aller comme ça ?
  • Iris: Ils ont plein d'autres filles.
  • Travis Bickle: Ouais, mais c'est pas encore réussi, ton coup. Comment tu vas faire ?
  • Iris: Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Que j'appelle les flics ?
  • Travis Bickle: Oh, les flics, ils font rien. Ça c'est connu.
  • Iris: Tu sais, Sport, il m'a jamais fait de mal. Enfin je veux dire, il m'a jamais maltraitée, jamais battue.
  • Travis Bickle: C'est à nous de l'empêcher de recommencer avec d'autres filles. C'est à nous d'empêcher ça. Ce type c'est une véritable petite ordure. Il faut absolument que quelqu'un le coince. C'est une saloperie intégrale. C'est la pire des… Une sangsue comme ce fumier, j'ai jamais vu ça de ma vie, moi. Et tu sais ce qu'il a dit sur toi ? Il te fait une de ces réputations. Il t'a traitée de poule.
  • Iris: Tu sais, il… Ça n'a rien de méchant. Je vais aller vivre dans une communauté du Vermont.
  • Travis Bickle: Tu vois, Iris, j'ai encore jamais vu de communauté, mais ça me dit rien. J'ai lu, euh… Un reportage une fois dans un magazine; mais je sais pas c'est pas net.
  • Iris: Et pourquoi tu vivrais pas en communauté avec moi ?
  • Travis Bickle: Qui ça, moi ? Vivre en communauté avec toi ?
  • Iris: Et pourquoi pas ?
  • Travis Bickle: Non, ces endroits-là, c'est pas mon genre.
  • Iris: Et pourquoi pas, enfin ?
  • Travis Bickle: Non, les gens qui sont là-dedans, je m'entends pas avec eux.
  • Iris: T'es un scorpion.
  • Travis Bickle: Ah bon ?
  • Iris: Bien sûr, t'es un scorpion. Ça se voit à ta façon d'agir.
  • Travis Bickle: Et puis d'ailleurs faut que je reste ici.
  • Iris: Mais enfin pourquoi ?
  • Travis Bickle: J'ai un travail très important à finir.
  • Iris: Tu fais quoi de si important ?
  • Travis Bickle: Je travaille pour le gouvernement. Taxi je fais ça à mi-temps, c'est tout.
  • Iris: Est-ce que t'es dans les Stups ?
  • Travis Bickle: J'ai l'air d'être là-dedans, moi ?
  • Iris: Ouais !
  • Travis Bickle: Alors c'est que j'y suis !
  • Iris: [Rires] Ah, toi, alors… Je sais pas qui est le plus dingue de toi ou de moi. Alors c'est bien vrai, tu viens pas avec moi ?
  • Travis Bickle: Tu sais ce que je vais faire, Iris ? Je vais te donner du fric pour que tu partes, d'accord ?
  • Iris: Ah non, je t'assure, c'est pas nécessaire.
  • Travis Bickle: Si si. Si, je veux que tu acceptes. Je veux pas que tu demandes quoi que ce soit à ces salopards. Je tiens à faire ça. Je peux pas mieux employer mon argent. Il se peut que moi aussi, je sois obligé de partir.

  • Sport: Oui, tu es fatiguée, c'est tout.
  • Iris: Je n'aime pas ce que je fais, Sport.
  • Sport: Mais ma biche, je t'ai jamais demandé d'aimer ce que tu fais. Si jamais tu te mettais à aimer ce que tu fais, tu ne serais plus ma petite femme.
  • Iris: Tu te rends compte que je ne te vois plus jamais ?
  • Sport: Mais il faut que je m'occupe de mes affaires, mon poussin. Ton mec te manque, hein ? Tu sais que moi non plus, j'aime pas être séparé de toi. Tu sais bien ce que tu es pour moi. J'ai besoin de toi. Je serais perdu sans toi. Faut jamais oublier ça. J'ai besoin de toi, c'est fou… Viens dans mes bras, mon petit. Laisse-moi te serrer. Quand tu es comme ça, tout contre moi, je me sens si bien. Je souhaiterais à chaque homme de savoir ce que c'est que d'être aimé par toi. Je souhaiterais à chaque femme… d'avoir un homme qui l'aime autant que je t'aime. Comme c'est bon de se sentir l'un contre l'autre. Une chance comme ça, ça n'arrive à personne au monde. Je serre une femme qui a envie de moi, besoin de moi… Il n'y a qu'avec toi que je me retrouve.

  • Travis Bickle: Il est clair pour moi que, désormais, ma vie ne s'oriente que dans une seule direction. C'est devenu évident. Je n'ai jamais eu le choix.

  • Tom: Mesdames et messieurs, le futur président des États-Unis, le sénateur Charles Palantine !
  • Charles Palantine: Merci, Tom. Mesdames et messieurs, nous voici aujourd'hui à un carrefour : Columbus Circle. Ceci est un endroit tout particulier. Sir cette place, beaucoup de chemins et beaucoup d'existences viennent se croiser. Il est donc naturel que nous nous y rencontrions aujourd'hui. Car nous vivons une époque bien particulière. Nous sommes arrivés à un carrefour historique. Depuis trop longtemps, l'Amérique a pris la mauvaise voie. Cette mauvaise voie qui nous a menés à la guerre, à la pauvreté, au chômage et à l'inflation. Aujourd'hui, je vous le déclare, nous avons atteint le point de non-retour.
  • [Applaudissements]
  • 'Charles Palantine: Je déclare que plus jamais le peuple ne souffrira de ces fautes !
  • [Applaudissements]
  • Charles Palantine: Mais je vous mentirais si je vous affirmais que la nouvelle route sera facile. Elle ne sera pas facile. Ce qui est juste, ce qui est bon, n'a jamais été facile. Nous, le peuple, nous le savons.
  • [Applaudissements]
  • Charles Palantine: Et nous le peuple, nous savons aussi quelle est la bonne route. Aujourd'hui, je vous le dis : nous sommes le peuple, vous et moi, et il est temps de laisser le peuple gouverner.
  • [Applaudissements]
  • Charles Palantine: Merci, merci…
  • Sénateur.
  • Palantine !
  • Charles Palantine: Merci, merci, merci. Merci.
  • Arrête-moi ce type à lunettes.
  • Il faut pas le laisser partir !
  • Écartez-vous, écartez-vous !

  • Salut, Sport.
  • Sport: Hé, mec. Tu as l'argent ?
  • Iris est dans sa chambre ?
  • Sport: Ouais.

  • Travis Bickle: Alors Sport, ça va ?
  • Sport: Ça va, mec, ça va. Et toi ? Mais où je t'ai déjà vu ?
  • Travis Bickle: Ah, j'en sais rien. Ça va toujours les affaires pour les maquereaux, hmm ?
  • Sport: Je te connais ?
  • Travis Bickle: Et moi, je te connais ?
  • Sport: Allez, casse-toi, débine-toi.
  • Travis Bickle: Moi, je te connais ? Comment va Iris ? Tu connais Iris ? Tu connais Iris ?
  • Sport: Non, je connais personne qui s'appelle Iris. Allez, fous-le-camp, m'emmerde pas.
  • Travis Bickle: Tu connais personne qui s'appelle Iris ?
  • Sport: Juré, je ne connais personne qui s'appelle Iris.
  • Travis Bickle: Non ?
  • Sport: Hé, retourne dans ta putain de tribu avant qu'il ne t'arrive des emmerdes. Fais-moi plaisir, je veux pas d'embêtements. OK ?
  • Travis Bickle: Tu as une arme ?
  • Sport: Tu vas foutre le camp, oui ou merde ? Taille-toi, je te dis !
  • Travis Bickle: Tiens, prends ça.
  • [Coup de feu]
  • [Gémissement de douleur]
  • Hé !
  • [Coups de feu]
  • Sale con ! Espèce de cinglé ! Attends un peu, fumier ! Je vais te tuer ! Je te tuerai ! Oui, je te tuerai ! Je te tuerai ! Je te crèverai la peau ! Sacré salope d'enculé de dingue !
  • [Coups de feu]
  • Sacré salopard ! Ordure de merde ! Je t'éclaterai ta sale gueule ! Je te tuerai ! Je te tuerai ! Je te tuerai ! Je te tuerai ! Je te tuerai ! Je te tuerai ! Je te tuerai ! Je te tuerai ! Je te tuerai !
  • Iris: Non, le ne le tue pas !
  • [Coup de feu]
  • [Pleurs]

  • Cher monsieur Bickle. Je ne peux pas vous dire combien madame Steensma et moi, nous avons été heureux d'apprendre que vous étiez rétabli. Nous avons voulu vous rendre visite à l'hôpital quand nous sommes venus chercher Iris à New York, mais vous étiez toujours dans le coma. Nous vous serons toujours infiniment redevables de nous avoir rendue notre Iris. Nous pensions l'avoir perdue, mais aujourd'hui, notre vie a retrouvé tout son sens. Inutile de vous dire que dans cette maison, vous êtes devenu une sorte de héros. Vous voudrez sûrement avoir des nouvelles d'Iris. Elle a repris ses études avec assiduité. La transition a été très dure pour elle, comme vous pouvez l'imaginer. Mais nous avons pris des mesures pour qu'elle n'ait plus jamais des raisons de s'enfuir. Pour terminer, madame Steensma et moi, nous tenons à vous remercier une fois encore du fond du cœur. Malheureusement, nos moyens ne nous permettent pas de revenir à New York afin de vous remercier de vive voix comme nous en avons le désir. Mais si jamais vous venez à Pittsburgh, vous serez toujours accueillis chez nous à bras ouverts. Nos plus vifs remerciements, Burt et Ivy Steensma.

  • Sorcier: Alors le Eddie, il est son propre patron. Il se pointe et il fait : "Je veux changer les pneus." Si c'est un pneu neuf, faudrait voir à rajouter un petit quelque chose hein. Ta femme, par exemple." Sa femme, ça a été miss New Jersey en 57.
  • Et on se demande où les roues de secours passent…
  • Saute-au-pèze, Sorcier, Tombeur, Charlie T…
  • Sorcier: Hé, Travis, t'as une cliente.
  • Travis Bickle: Oh merde… Bon et ben, salut, hein !
  • Sorcier: À un de ces jours, Travis.

  • Betsy: Bonsoir, Travis.
  • Travis Bickle: Bonsoir. Alors, Palantine est sur orbite présidentielle ?
  • Betsy: Oui. Ce sera plus très long. Dans dix-sept jours.
  • Travis Bickle : 'Ce serait bien s'il l'emportait.
  • Betsy: J'ai appris votre aventure par la presse. Comment ça va ?
  • Travis Bickle: Oh, c'était rien, au fond. J'ai récupéré. La presse fait toujours mousser ce genre d'histoire. J'ai encore des petites douleurs, c'est tout.

  • Betsy: Travis… Combien je vous dois ?
  • Travis Bickle: Bonsoir.
Advertisement